Valentin F. 14/06/2016

Après Erasmus, une vie de voyages ?

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Il aura fallu qu'il soit le seul à pouvoir partir avec Erasmus pour qu'il prenne le goût du voyage. Valentin a maintenant terminé ses études, et ne se sent pas prêt à rentrer dans la vie active tout de suite, il veut continuer de voyager, seul ou accompagné.

Deuxième année de licence de LEA entamée, on a prévu de partir en Erasmus avec les gars. On est quatre. On va bien s’éclater là-bas.

Je vais réussir à ne pas partir !

La date butoir est arrivée. Mon dossier est rendu et validé. Ceux de mes potes ? Tous rendus après la date, et donc tous refusés. Je ne veux pas partir seul. J’ai peur de tout ce qui m’entoure et de tout ce qui peut m’arriver. Cependant, il me faut la moyenne au premier semestre pour pouvoir partir. Je ne suis pas très bon élève, j’ai encore une chance de ne pas partir.
Janvier. Et merde, j’ai eu tout juste 10. Je me suis engagé auprès de mon prof et je suis le seul à partir, je ne peux pas le décevoir.
Le semestre commence le 27 janvier. Il faut que je quitte mon appart de 35m² situé dans le centre-ville du Mans, juste à côté de la Cathédrale, et mon travail de préparateur de commandes à Leclerc-Drive. Il me faudra un mois pour respecter les préavis. Ce sera surement trop tard. Je vais réussir à ne pas partir !

Un voyage voué à l’échec

Pas de bol, il faudra juste que je rattrape le mois raté sur place. Je pars quand même.
L’avion est un peu cher, je vais prendre le ferry et le bus. 35 heures de voyage seul sans savoir si j’arriverai à relier les correspondances. Le sol tanguera encore pendant une semaine après mon arrivée.
Où ? En Espagne, Saint-Jacques de Compostelle. Je suis très bon en anglais, mais je parle à peine espagnol, et ce pays en est rempli.
Arrivé à destination (enfin !), je prends le taxi pour rejoindre mon futur appart trouvé depuis la France sur un groupe Facebook de propositions de colocations. J’ai différents colocataires : une roumaine, un turc, une espagnole et une anglaise. La langue pratiquée est l’anglais. Super !
Le cadre, moins. Ma chambre est sombre, de nuit comme de jour. Il fait entre un et deux degrés le matin. On me demande un mois complet de loyer alors que je suis arrivé après le 15 du mois. Je refuse de payer. J’ai deux jours pour trouver un nouvel appart.
Je suis en colère, ce voyage est voué à l’échec…

J’ai fait la fête, bien profité… et plus !

Mi-juin. J’ai les larmes aux yeux. Je ne veux plus quitter ce pays, cette culture. J’aimerais qu’Erasmus continue encore et encore.
Je parle désormais bien espagnol, je suis tombé amoureux de la gastronomie (notamment le poulpe à la galicienne, les tapas, ou même le fameux gâteau de St Jacques) et du mode de vie ; tout le monde se tutoie et tout est décalé de 2h…
J’ai rencontré de nouvelles personnes que je reverrai plus tard, des étudiants Erasmus français ou étrangers que je recroiserai lors de voyages (à Nancy par exemple, mais aussi au Pérou).
Sur place, j’ai passé de très bons moments comme ce jour où j’ai été au « festival des vins » à Chantaca et que tous (organisateurs compris) dansaient sur des musiques traditionnelles sans se soucier du reste.
J’ai des amis dans le monde entier. J’ai fait la fête, bien profité et en plus… j’ai eu mon année.

Je profite désormais de mon impulsivité pour continuer à voyager. Seul ou accompagné. Je n’aurais pas été capable de faire cela seul auparavant. J’ai terminé mes études en Septembre 2015, mais je ne suis pas prêt à travailler, il est temps pour moi de voyager quelques années avant de commencer une vie active fixe. A moins que ce ne soit une vie de voyages avec des petits boulots par-ci par-là.

 

Valentin, 25 ans, sans emploi, Le Mans

Crédit photo Gratisography

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4 réactions

  1. J’ai voyagé puis travaillé a Barcelone pendant deux fois 6 mois. Après je me suis formé en France en fonction d’une passion mais toujours dans le même but.
    J’ai pas mal bougé en France, la roche sur Yon, Brest, Lille actuellement.
    Bientôt je pourrais partir a l’étranger, vivre mes rêves et travailler a distance quand je le souhaite.
    Vivement l’Australie et le Canada !

  2. Tu voyages toujours ?

  3. Profiter de son impulsivité, écouter ses envies, réaliser des petits rêves, vivre !
    Et bien tant que tu ne blesses personne, continue.

    Une exapt’ qui n’a pas envie de rentrer.

  4. Je comprend tellement les sentiments exprimés dans cet article ! (sauf le début, pour moi partir seule était une évidence et un besoin depuis toujours) L’expérience Erasmus est, comme l’a dit une de mes amies récemment rentrée de son séjour « la meilleure et pire chose qui peut t’arriver » : tu vis les meilleures moments de ta vie puis au bout d’un semestre ou deux on te les arrache à pleines mains et tu dois rentrer dans la routine que tu avais laissée. Je me suis « remise » de ma dépression post-erasmus un an après être rentrée, et l’envie d’y retourner ne m’a elle jamais quittée. Comme toi j’ai enchaîné sur des voyages et je ne compte pas m’arrêter là. Voyager ouvre tellement de nouvelles perspectives ! Bonne continuation et bon voyage alors 🙂

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