Amelie P. 05/01/2016

Demain, et si on changeait le monde ?

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Amélie veut faire passer un message : ne soyons pas tristes, mais heureux, pas défaitistes, mais optimistes. On ne peut pas seulement s’indigner, il faut aussi agir.

On a tous vécu cette expérience. On a tous lu un article qui nous a chamboulé, retourné l’esprit ou le cœur, parfois les deux, un article qui nous a mis hors de nous, énervé, attristé, qui nous a mis la rage au ventre et donné l’envie d’aider, de changer les choses, d’incarner le changement que l’on veut voir dans le monde comme l’a si bien dit Gandhi. Puis on a réfléchi cinq minutes, on a retourné la situation dans tous les sens, on a cherché des solutions. Puis la pendule nous a ramené à la réalité : 8h45, encore en retard… On a alors fermé notre journal ou éteint notre ordinateur, on a enfilé nos chaussures, mis notre veste, nos écouteurs et on a repris notre vie. Ces phrases lues sont restées dans un coin de notre tête, un premier temps. Puis elles sont devenues quelques mots au loin, et enfin un vague souvenir : « C’était quoi déjà le titre de ce papier ? » On a repris notre vie, et on a continué à se faire avaler par le quotidien. Quotidien qui nous demande toujours d’être efficace et d’aller vite parce que les meilleurs résultats s’obtiennent apparemment comme ça.

STOP. Imaginons les choses autrement. Imaginons que les médias ne soient pas juste un moyen de nous déprimer encore plus en nous parlant de chômage, de pauvreté, de guerres, d’attentats, de changement climatique, de catastrophes naturelles, du pôle Nord qui fond, des grandes entreprises qui trichent en mettant de la viande de cheval dans nos lasagnes, en ne payant que 0 à 2% d’impôt, en truquant leurs moteurs, de jeunes qui ne font rien de concret et qui sont absorbés par leurs écrans. Imaginons qu’on nous propose des solutions concrètes qui donnent le sourire et qui nous motivent pour créer le monde de demain selon notre conception d’une société idéale. Quelque chose d’optimiste. Quelque chose qui nous montre que la solution est près de nous et même dans nos mains, que l’on n’a pas besoin des Etats et des multinationales pour initier le changement. Que nous, citoyens, on peut être l’incarnation de ce changement en modifiant nos gestes quotidiens, en innovant, en réfléchissant ensemble.

Demain

Un film : Demain

J’ai beaucoup médité sur cette question. Puis, après une journée ayant commencé en retard dans le gris du métro et s’étant poursuivie avec des partiels, pour finir dans la pluie et le froid, j’ai poussé la porte d’une salle de ciné. 1h58 après, je suis ressortie de ce même cinéma avec un optimisme hors du commun, une légèreté presque indécente. Pendant une heure et cinquante huit minutes exactement j’ai suivie Cyril Dion et Mélanie Laurent au travers de leur film documentaire « Demain ». Avec eux, j’ai sillonné le  monde. J’ai vu que sur cette terre, il n’y avait pas que la guerre, j’ai compris que les hommes n’étaient pas tous avides de pouvoir, d’argent et égoïstes. Sur cette terre poussent des milliers de solutions. Et ces solutions émanent de petits citoyens, comme nous tous, qui n’avons rien de spécial mais plutôt tous quelque chose en commun : notre humanité. J’ai découvert que Detroit avait trouvé une nouvelle vie en réhabilitant les terrains abandonnés pour en faire des fermes urbaines et des potagers partagés. Que si la ville continuait sur cette lancé, elle allait dépasser son objectif d’autosuffisance alimentaire pour nourrir les villes alentours. J’ai appris qu’en Inde, des initiatives voyaient le jour pour que les castes se mélangent et apprennent à vivre ensemble. J’ai compris ce qu’était la monnaie locale et comment elle redynamisait les économies locales et faisait un pied de nez à la financiarisation de notre économie. J’ai compris qu’une économie 100% renouvelable, ce n’était plus une fiction mais une réalité. J’ai appris que le postulat que l’agriculture intensive serait le seul moyen pour nourrir l’humanité n’était un mythe, un mensonge, une absurdité. J’ai appris le mot permaculture, mot compliqué mais idée simple, celle que pour produire plus et mieux il faut observer la nature, son fonctionnement et s’en inspirer. La monoculture est une idée bien humaine. Dans la nature les plantes se mélangent et s’apportent chacune ce qu’il faut pour vivre, évitant ainsi les pesticides et autres polluants qui détruisent les sols et contaminent l’eau et les aliments que nous mangeons.

Demain

Imaginons des solutions !

S’inspirer de la nature, s’inspirer de l’idée que se mélanger, c’est aussi avoir les moyens de mieux se protéger, se compléter les uns les autres, comme le basilic et les tomates. Ouvrons les yeux, regardons autour de nous et arrêtons de penser aux problèmes, imaginons des solutions.

Maintenant, à chaque fois que je sors de chez moi, je regarde la place Jean Macé (Lyon 7ème) et je me dis qu’ici, au lieu des fleurs qui certes font jolies, il pourrait y avoir un plan de tomates et un peu plus loin des pommes de terres, des carottes, des poireaux… Je me dis qu’après une journée dans une salle de cours, je pourrais enfiler mes bottes et rencontrer mes voisins, apprendre avec le papy  fan de jardinage de l’immeuble d’en face, montrer à la puce du haut de la rue la différence entre une courgette et un concombre, partager, rigoler. Puis je m’imagine courant vers la bouche de métro et attrapant au vol une fraise bien rouge. Aussi, en rentrant, je pourrais cueillir un brin de persil pour parfumer les pates de ce soir. Je me dis que ce serait dans des projets comme ça que je voudrais m’investir au quotidien, pour ne plus aller vite, pour ne plus être absolument efficace, juste prendre le temps et renouer avec la terre, avec l’essentiel, avec les autres, et sans doute me reconnecter à moi-même…

 

Voilà ce que ce film m’a inspiré, voilà ce que je veux partager avec vous. Ne soyons pas tristes, mais heureux, pas défaitistes, mais optimistes. On ne peut pas seulement s’indigner, il faut aussi agir. On a besoin de nous, de nos qualités, mais aussi de tous nos défauts. De nous tous, aussi différents que nous sommes parce que nous avons tous le même but, le même objectif, le même rêve : celui d’être heureux et de rendre heureux.

Amélie, 19 ans, étudiante à l’école supérieure de commerce et de développement 3A, Lyon.

Crédit Photo Mars Distribution

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3 réactions

  1. Je ne crois pas qu’on ait besoin d’agir pour “changer” le monde. Le capitalisme change perpétuellement le monde et bouleverse sans cesse la production. François Hollande dit “le changement c’est maintenant”. En effet, François Hollande est un capitaliste libéral. “Changer le monde” est un slogan libéral.

    En revanche, je crois qu’il faut agir et se mobiliser pour “préserver” et “améliorer” le monde. Le “changement” ne veut en soi rien dire. C’est le fourretout libéral par excellence.

    C’est peut être d’ailleurs un des défauts de “Demain”. “Fourretout” libéral. La permaculture oui c’est anti-libéral et décroissant mais le recyclage des déchets non c’est une idée libérale. Les deux sont d’ailleurs contradictoires. Le vrac est une solution non libérale et décroissante plus intelligente et plus écologique que l’industrie du recyclage.

    L’absence de rigueur dans les mots témoigne d’un refus de radicalité qui signale à son tour une soumission au libéralisme et donc un panel de propositions inutiles.

    Désolé j’adore ce film, mais je trouve qu’il y a des idioties dedans.

  2. Je sors du ciné où je viens de voir Demain, émerveillée et inspirée pour la décennie à venir. Je passe sur la ZEP pour voir si quelqu’un a écrit là-dessus et je vois que c’est fait ! Merci Amélie !

  3. Bonjour ce film m’intéresse… est-ce que quelqu’un sait si il passe en salle en Suisse romande en ce moment?

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