Mala S. 22/01/2014

Mon parcours en montagnes russes

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Viré, redoublant, ma scolarité a été semée d'embûches. J'essaie malgré tout de m'en sortir, de réussir ce que j'entreprends, et de faire ce qui me plait.

En primaire j’étais un élève très perturbateur, je cherchais la bagarre avec tout le monde, je ne m’entendais pas du tout avec les enseignants, sauf avec la directrice. Mais, si elle appelait mes parents, chez moi, ce n’était pas les « privé de dessert » mais les gifles qui me calmaient. Première descente.

Arrivé au collège dans une classe Sport, je n’y ai pas fait long feu, ils m’ont supporté une toute petite année avant de me virer. Tête à l’envers.

A la rentrée suivante, je n’avais aucune affectation. Au début, j’étais content que mes vacances puissent se prolonger mais au bout d’une semaine, quand je voyais tout le monde aller en cours et que je restais seul chez moi à jouer à la Playstation, c’était moins drôle. Au bout de deux semaines, l’inspection académique m’a affecté dans un collège à 25 minutes de chez moi. Je perdais 20 minutes de sommeil, mais j’allais découvrir un autre monde que mon quartier. Mon intégration s’est bien passée, je me suis très vite adapté au fonctionnement de mon nouveau collège, j’ai également fait des rencontres et j’ai passé 4 ans là-bas (j’ai refait ma 6ème et j’ai redoublé ma 4ème). Tête à l’endroit…

Arrivé en fin d’année de deuxième 4ème, l’équipe pédagogique m’a proposé de faire une 3ème dans un lycée professionnel. Il était à 5 minutes de chez moi, j’ai tout de suite accepté sans savoir où je mettais les pieds ! Ce n’est qu’à la rentrée que j’ai su que j’allais me taper des cours de maçonnerie, de plomberie et de menuiserie. Le plus dur, c’est que dans ma classe, il n’y avait que des garçons ! Juste en face de mon lycée, il y avait le lycée « chic » qui regroupait les filières secrétariat, vente, sanitaire et social, esthétique ou coiffure… et donc que des filles ! On partageait la même cour de recréation et le même réfectoire mais on n’avait pas les mêmes horaires. Looping.

J’ai obtenu mon brevet avec mention et j’ai tout de suite mis « sanitaire et social » sur la fiche navette sans en savoir plus. Mon objectif était d’atterrir dans ce fameux lycée. Tunnel.

Mission accomplie ! Je me pointe à la rentrée, je me retrouve dans une classe de 29 filles pour un seul garçon, moi ! Durant mes deux années de BEP, j’aimais le relationnel, le travail avec les enfants mais je n’avais pas d’avenir tracé. J’ai effectué différents stages en maison de retraite, en halte garderie et en milieu hospitalier. En parallèle, je pratique le rap et deviens la « star du lycée ». L’examen du BEP approche, je décide de miser sur mes expériences pratiques et de ne pas réviser. Les résultats tombent : je rate mon BEP de 0.02 points, avec une moyenne de 9.98/20 ! La honte…Pas tant que ça, si on considère que je pensais avoir 5/20, au final je m’en sors plutôt bien ! Coup de frein.

Je ne peux pas m’arrêter sur cette déception. J’étais accepté au lycée général en Bac ST2S mais sans le BEP on ne pouvait pas y accéder, donc j’ai dû faire une lettre de demande de dérogation. Quel hasard, la proviseure du lycée est celle qui m’a viré en 6ème … Je suis accepté ! Accélération.

Le lycée se trouve maintenant à côté de chez moi mais pendant deux ans, j’étais TOUS LES JOURS EN RETARD. Entre ces deux années, j’ai obtenu mon BEP. La musique a pesé dans ma vie scolaire, je rentrais tard, j’écoutais de la musique en cours, et j’ai préféré arrêter l’école pour de bon.

Entre-temps j’ai sorti un Cd à la Fnac, je me suis produit à la Fête de la musique, fait l’avant-première de Magic System devant 17000 personnes.

Je fais ce service civique pour découvrir un autre monde et pourquoi ne pas trouver le chemin de mon parcours qui est toujours en travaux sur l’autoroute de mon avenir.

 

Mala, 22 ans, volontaire en service civique, Essonne

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