Camille C. 02/05/2016

L’oeil de Camille – Au zoo…

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Photoreportage. Camille après une visite dans un zoo tunisien compatit avec ces animaux en cage, qui se laissent dépérirent. Une seule solution : s'enfuir dans le désert, vers une certaine liberté.

J’étais de nouveau en Tunisie ce mois-ci, dans le cadre d’un échange international. A cette occasion, nous avons visité un zoo.

Je n’étais pas rentrée dans un zoo depuis mon enfance, je n’en ai pas gardé trace dans ma mémoire, juste quelques photos et vidéos. Mais je n’avais jamais eu l’envie d’y retourner.

Et là, en groupe, nous sommes allés, en calèche (oui oui !) visiter le zoo de Tozeur.

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Comment décrire ce que j’ai pu ressentir ? J’étais très mal, dès le départ, de voir tous ces animaux enclos dans des espaces mille fois trop petits pour eux, avec des grillages autour et au-dessus d’eux. De vraies cages.

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Comment peut-on prendre plaisir à voir ce spectacle ? C’est ni plus ni moins que de la torture pour moi. Regardez ce lion et cette lionne, animaux libres par excellence, qui tournent en rond à longueur de journée dans une « pièce » mille fois trop petite, sans rien.

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J’avoue que j’ai du mal à trouver les mots face à si peu d’humanité. Normal qu’ils se laissent dépérir. Et les groupes de touristes qui arrivent, qui les regardent, les observent, et rient. Que peuvent-ils penser de nous dans ces moments-là ? Quand ils nous regardent ? Et qu’ils savent que c’est d’eux que nous rions ? Pas forcément méchamment, mais… Et puis la mode de prendre des selfies avec des animaux en cage. Sérieusement ? Comment être fier de montrer cela a ses amis ? A sa famille ?
C’est comme si je partais dans une prison, me prendre en photo avec des détenus, bien murés dans leurs cellules. J’avais exactement cette impression là, visiter une prison. Mais qu’ont-ils fait de mal pour se retrouver ici ?

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Nous avons aussi eu l’occasion, lors de ce séjour, de faire un tour dans le désert. Une immensité où toutes les réflexions sont possibles, où l’on peut, seul, retrouver un bout de son humanité, perdue dans les grandes villes et le stress de la vie quotidienne. Où l’on peut être en paix, loin de tout, et se sentir serein. Et pouvoir observer des dromadaires libres, sans aucune contrainte d’espace, de cage, de touristes à faire sourire. Lorsque nous essayions de nous en approcher, ils fuyaient. Et ils avaient mille fois raison de partir loin, ils en avaient la possibilité, celle que ceux au zoo n’avaient plus.

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Dans le désert, nous avons rencontré plusieurs animaux, souvent libres, mais parfois aussi entravés, comme ce cheval. D’autres dromadaires servaient d’attraction aux touristes, ainsi que des fennecs.

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De ces deux expériences, le zoo et le désert, je garde un grand besoin de liberté, de m’échapper, toujours. Je ne pense jamais pouvoir me faire à la vie en cage. Dans ma tête, je resterai toujours libre, mais pour l’être totalement, il faut être dépourvue de barreaux, ou tout au moins savoir s’en affranchir, pour vivre en paix avec ce que l’on est.

 

Camille Cohendy, 25 ans, étudiante à Marseille, originaire de Clermont-Ferrand

Crédit photos Camille Cohendy

 

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5 réactions

  1. @light Dire que les zoos permettent de sauvegarder des espèces,c’est comme dire que les multinationales qui font bosser des gamins de 8 ans 10 heures par jour dans des caves les sauvent de la rue…Le pire c’est que ça n’est pas complètement faux.

    Le problème est plus global je suppose.

    Bref, « il faut avoir le pessimisme de l’intelligence et l’optimisme de la volonté. »
    Bonne journée zepienne 🙂

  2. @light
    Mettre des animaux sauvages en cage pour les sauver… On est arrivés à un état bien malade de la nature si c’est tout ce qui reste comme recours pour protéger certaines espèces. A quoi ça sert de maintenir quelques girafes et éléphants sous cloche sous des climats qui ne sont pas les leurs et dans des espaces qui ne correspondent pas à leur territoire normal ? Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de nuance et de gradation dans la façon d’enfermer ces bêtes qui n’ont rien demandé, mais le principe même est à revoir. Faire coucou à un lion derrière une vitre, enfermer des grands félins et des grands singes qui auraient bien aimé mener leur vie comme illes l’entendaient, tout cela n’a aucun intérêt, ni pour nous ni pour eux, il faut bien le reconnaître. Il ne faut pas prendre pour excuse le fait que cela en protègerait quelques uns. Le problème est à prendre à la racine : il faut arrêter de polluer/détruire leurs espaces de vie sauvage. C’est bien que des zoos s’engagent dans des programmes bénéfiques pour c’est pansement sur jambe de bois à mon avis.
    Pour prendre un autre exemple : un éleveur peut très bien traiter ses bêtes avec dévotion et amour, reverser une partie de ses bénéfices à l’UNICEF, cela n’empêche pas d’être contre le principe même d’assujéttir ces animaux pour les tuer à la fin à 20% de leur espérance de vie (mais bon c’est de la SF, la plupart des éleveurs en France sont dans une situation financière catastrophique).

  3. Nuançons un peu. J’adore les animaux depuis toujours. Et pourtant, je ne suis pas contre (tous) les zoos. Pourquoi? Parce que beaucoup d’entres eux sont très soucieux du bien être de leurs animaux. Et surtout, parce qu’ils sont aujourd’hui , qu’on le veuille ou non, des acteurs indispensables à la survie des espèces. Dans la vie sauvage, de plus en plus d’animaux disparaissent. Les zoos permettent d’en protéger quelques représentants des chassseur, des braconniers, du trafic. Et surtout, beaucoup de zoos sont engagés très activités aux cotés d’organisations pour la protection des espèces sauvages et dans des programmes de réintroduction à la vie sauvage. Ils aident donc un certain nombre d’ animaux à regagner la vie sauvage. Ce travail est indispensable aujourd’hui pour la survie des espèces. Bon, là Camille semble être tombée sur un mauvais zoo avec de toutes petites cages, ce qui n’est pas normal, bien sûr. Mais allez voir de bons zoos faits par des passionnés d’animaux comme le zoo de Thoiry, le zoo d’Amneville ou le zoo de Beauval (surtout le zoo de Beauval)

  4. Les zoos, les marinelands, les corridas, les cirques animaliers, les safaris… Tous ces « divertissements » d’un autre âge qui ne font que tirer plaisir de la souffrance et l’asservissement d’autrui… Vivement que la prise de conscience globale se fasse et qu’on en finisse avec toutes ces inepties mortifères.

  5. Très belles et émouvantes photos, j’aime particulièrement celle du chameau en noir et blanc, avec ses jeux de motifs très graphiques crées par les différents grillages. Çà fait vraiment ressentir le fait que ce pauvre animal est complètement prisonnier.

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