Clément 16/03/2015

Mes parents pensent (encore) à ma place…

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La liberté d'expression, on en parle à l'échelle de la société, mais en famille, certains sujets sont tabous. Alors, je me retrouve à mentir à mes parents. J'ai le sentiment qu'ils ne voient pas que j'ai grandi...

Mes parents m'énerventLa relation avec mes parents est compliquée quand il s’agit d’aborder certains sujets. À propos du sexe, ce n’est pas un sujet qui fâche, mais plutôt un sujet que l’on n’aborde pas. Peut-être par peur de sentir une certaine gêne d’en parler en famille.

J’ai beau leur dire que je suis assez grand…

Pour certains jeunes, il est facile de parler de sujets délicats avec leurs parents. Certains de mes amis ont des discussions assez ouvertes, leurs parents se permettent de faire des blagues sous la ceinture. Elles détendent l’atmosphère. Avec mes parents, c’est bien différent. Je remarque que mes parents, et les adultes en général, ont une certaine vision de nous. Ils pensent tout savoir de ce qui fait notre quotidien, alors que non. Le peu de fois où l’on a pu aborder la question de la sexualité, je me suis entendu dire que quand je ferai ma première fois, il ne faudra surtout pas que j’oublie le préservatif. Peut-être pensent-ils que je ne suis pas assez grand dans ma tête, ou que je suis inconscient. Ils ont peut-être oublié que j’ai grandi en même temps qu’ils ont vieilli. J’ai beau leur dire que je suis assez grand, ils continuent de me traiter comme un gamin. Ils pensent que me laisser un week-end tout seul est un problème, que je ne saurai pas m’occuper de moi, que je ferai n’importe quoi. Ils pensent tout savoir sur moi, alors que la seule personne qui me connaît vraiment, c’est moi.

Obligé de mentir à ses parents

Je pense que « le sexe » ne devrait pas être un sujet tabou. Mes parents pensent peut-être que je suis trop jeune ou qu’ils pourraient me choquer en parlant de certaines choses, mais c’est qu’ils ne NOUS connaissent pas. Je dis « NOUS » car quand je parle avec mes amis (garçons), on parle de nos relations sexuelles avec nos petites amies ou autres. Car oui, quand on est entre potes, on parle de tout. Ils m’expliquent qu’avec leurs parents, ils n’en parlent pas forcément non plus, donc nous on s’en parle, on se confie. Et finalement, cela nous oblige à mentir à nos parents. Nos parents nous privent de certaines libertés, peut-être par peur que l’on fasse des « conneries », mais peut-être que ce sont ces « conneries », précisément, qui nous permettent de nous libérer.

Je remarque aussi que l’on est parfois obligé de mentir à ses parents. Oui, j’ai dit OBLIGÉ, car pour avoir le droit de faire certaines choses, on se sent obligé de mentir. Il y a tellement d’exemples ! J’ai menti sur plein de choses à mes parents. J’ai fait la connaissance de quelqu’un via le sport que je pratique en club. Quelqu’un qui pourrait être mon frère, quelqu’un de très gentil, que mes parents ne connaissaient pas. Quelqu’un qui habite dans le 95, mais que j’ai appris à connaître via Facebook, puis que j’ai vu en vrai. Et on s’est entraînés ensemble, car on faisait tous les deux du vélo, dans deux clubs différents. Il m’a ensuite invité à une soirée. Je devais dormir sur place. Je l’ai dit à mes parents, qui n’étaient pas vraiment pour. J’ai donc commencé à leur mentir. Je leur ai dit que je le connaissais depuis longtemps, que mon meilleur pote venait aussi, que je dormais là-bas, mais que je n’étais pas le seul mineur. Mais tout cela était faux. J’ai leur ai aussi dit qu’il n’y aurait pas d’alcool. Faux. J’ai menti seulement pour pouvoir aller à cette soirée, car si j’avais dit la vérité, mes parents me l’auraient interdit.

 

Clément, 17 ans, lycéen, Île-de-France

Crédit photo gratisography

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