Justine D. 04/05/2014

Pourquoi les voyages changent le regard

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Lors d'un voyage avec une association népalaise, je me suis rendu compte que je ne savais jusqu'alors pas ce qu'était le véritable bonheur. Alors que j'étais au Népal pour aider des enfants dans un orphelinat, ce sont sûrement eux qui m'ont le plus apporté.

Beaucoup de choses me laissent perplexe. Beaucoup de questions sans réponse que l’on s’entête à trouver dans les livres, auprès d’amis qui paraissent plus sages et cette même question qui revient sans cesse : qu’est-ce que le bonheur ? Nombreux psychologues et écrivains ont débattu sur le sujet pour en venir à une même réponse :  « Tout est relatif à la personne. » Je ne crois en aucune religion bien que le bouddhisme m’ait intrigué dans sa façon d’appréhender le sujet. Le bouddhisme prétend que la principale raison du malheur chez l’Homme provient de son éternelle insatisfaction, oubliant d’apprécier ce qu’il possède déjà.

Lors de mon voyage en Asie, j’ai enfin compris le sens réel de ces mots.

Se laisser surprendre…

J’ai eu la chance de pouvoir intégrer une association népalaise afin d’aider un orphelinat dans la région de Katmandu. 20 orphelins de 5 à 21 ans vivant ensemble sous l’aile protectrice de l’incroyable Nanu.
On se rend très vite compte des conditions d’hygiène rudimentaires dans lesquelles ils vivent : wc à la turc, sans papier, pas d’eau chaude, pas d’électricité une grande partie de la journée, un seul savon pour se laver et laver les vêtements, etc.
C’est un choc brutal mais une autre chose l’est encore plus : réaliser que ces enfants qui ne possèdent quasiment rien ont une chose que nous avons tant de mal à acquérir : ce fameux bonheur !

Je pense que le plus ironique est de penser que nous sommes venus les aider, et nous le faisons certes, mais c’est eux qui nous aident le plus. Ils donnent tellement d’amour avec un sourire constant sur les lèvres, ils apprécient chaque jour de la vie, ne se plaignent de rien, s’émerveille de chaque bonheur quotidien, s’aiment sans compter, il n’y a ici aucun sentiment négatif, aucune jalousie.

Évidemment qu’ils aimeraient tous avoir des conditions de vie meilleures mais leurs objectifs restent purs et accessibles. Rien d’extravagant comme l’achat de la dernière Porsche ou, plus sûrement, de s’offrir un robot nettoyeur (ne mentez pas, on l’a tous voulu à un moment ou à un autre, notamment les lendemains de soirée quand notre appartement ressemble à Hiroshima), comme tout bon esclave de la société de consommation.

… en sortant des sentiers battus

Je me souviens de ce petit garçon, Santosh, il avait 5 ans et quand j’ai fait un tour de table pour savoir qu’est ce que qu’ils voulaient tous faire faire plus tard (la plupart voulaient être docteur), il m’a répondu timidement : « Aller à l’école ». Nous nous sommes tous regardés en souriant et je lui ai promis qu’il y arriverait.

Si je devais donner un seul conseil, n’achetez plus tous ces livres philosophiques et voyagez ! Quand je dis « voyagez », je ne parle pas de barboter dans la piscine du Club Med mais bien de prendre votre sac à dos et sortir des sentiers battus afin de prendre une bonne claque pour enfin comprendre ce qu’est le vrai bonheur.

 

Justine, 24 ans, salariée, Brisbane, Australie

Crédit photo Justine

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