Hawa N. 09/05/2015

Le jour où on a rencontré le président de la République

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Rencontrer le Président de la République, une opportunité rare dans la vie d'un jeune mais qu'on a mise à profit pour discuter de la jeunesse de France et de ses doutes.

Lors d’une journée au Conseil Economique Social et Environnemental sur le thème « Etre jeune en 2015″, nous étions huit jeunes pour interpeller le Président de la République sur le logement, la santé, de l’insertion professionnelle, ou encore la lutte contre la précarité. Mathilde et moi qui sommes engagées au sein de l’association Afev avons eu la chance de faire partie de ce petit groupe déterminé à exprimer nos attentes sur des questions qui nous concernent tous.

Avant la rencontre, la répétition

Une heure avant le débat, on suit Antoine Dulin, conseiller au CESE en charge d’animer l’échange. Il nous met tout de suite en confiance : « Ça va bien se passer », nous rassure t-il dans un sourire. C’est pas tous les jours qu’on a la chance de pouvoir s’exprimer devant le Président. On a quelques appréhensions mais l’ambiance est si détendue que l’on finit par évacuer le stress. De toute façon, on a de quoi s’occuper l’esprit avec quelques détails pratiques à régler pour l’organisation du débat : quels jeunes viendront s’installer lors de la première partie de l’échange ? À quelle place le Président sera installé ? Comment positionner les fauteuils de façon à ce que l’on puisse quitter l’espace étroit de l’estrade sans égratignure…

Improvisé en metteur en scène, Antoine Dulin nous informe du déroulement du débat et nous fait répéter l’enchaînement entre les différents groupes d’intervenants. La synchronisation n’est pas toujours évidente mais la répétition est drôle à voir. Pendant ce temps, les jeunes de diverses associations prennent place dans l’hémicycle. Certains vêtus fièrement des tee-shirts de leur association. Une jeunesse engagée et belle dans toute sa diversité.

Président mais accessible

Une demi-heure plus tard, nous voilà assis près du Président. Même si plus tard mes amis me diront qu’ils m’ont trouvé à l’aise, je leur avoue que c’est tout de même impressionnant de se retrouver en face en face avec le chef de l’Etat. Mais il était si accessible qu’on en oublierait presque que l’on se trouvait aux côtés du Président. Antoine Dulin ouvre la table ronde en évoquant les thématiques abordées durant la journée tout en soulignant la motivation et l’implication des jeunes qui souhaitent s’engager toujours plus dans la société à travers le bénévolat ou encore l’entrepreneuriat.

Après cette introduction, chacun de nous a pu raconter un peu de son expérience personnelle et évoquer les problématiques auxquels beaucoup de jeunes sont confrontés : difficultés pour se soigner, se loger, précarité, manque d’informations sur nos droits, volonté de faire de l’année de césure un droit pour tous. Autant de thèmes qui nous étaient chers et que l’on a pu exposer au Président de la République. Certaines questions ont reçu des réponses officielles comme celle d’une éventuelle réforme des APL  dont le Président a assuré qu’elles ne « seraient pas mises en cause » face aux étudiants qui s’inquiétaient de les voir diminuer  ou encore la circulaire concernant la sécurisation de l’année de césure à l’université qui devrait être introduite dès la rentrée prochaine.

Selfies, accolades et interviews

En dépit d’une aisance certaine, le contenu des réponses du Président se veut, volontairement nous pensons, vague et imprécis comme, par exemple, l’objectif d’ici 2020 de faire que 50% des jeunes aillent jusqu’au Master ou encore la volonté de simplifier les demandes d’aides et de logement sans donner plus de précisions. Le format de la table ronde, qui empêche que nous relancions le président lui facilite d’autant plus la tâche. Au final, ce sera l’occasion pour lui de revenir sur la réforme des collèges, engagée par le gouvernement et de faire les choux gras de la presse politique. Nous restons finalement mitigées quant à l’efficacité du format choisi même si nous sommes forcément fières, d’avoir pu l’interpeller.

Après la table ronde, François Hollande prend un bain de foule. Selfies, poignées de main, accolades,… il se montre souriant et volontaire. Quant à nous, accompagné par nos « nounous » du CESE, nous recevons les congratulations du public et des représentants institutionnels. A la sortie de l’hémicycle, commence le ballet des photographes. Accompagnées des 6 autres intervenants du débat, nous nous prêtons volontiers à ce jeu qui dure une bonne dizaine de minutes. Tandis que le palais d’Iena se vide peu à peu, le Président tient à s’entretenir une dernière fois avec ses interlocuteurs d’une après-midi. Pendant quelques minutes, il prend le temps de nous réaffirmer son engagement auprès de la jeunesse française et son attachement à l’écouter. Nous prenons ensuite tous le temps de répondre aux journalistes radios qui nous attendent pour les interviews.

Après avoir raccompagné le Président dans sa voiture, nous nous retrouvons seuls avec Antoine, notre coach de cette journée un peu particulière. Il nous invite à nous réunir une dernière fois pour débriefer autour d’un verre. Nous sommes donc conduits auprès du président du palais d’Iena par son chef de cabinet. A l’intérieur, Jean-Paul Delevoye avenant, nous met immédiatement à l’aise. Après de vifs et chaleureux remerciements, nous discutons du déroulement de la journée mais abordons aussi des sujets sociétaux comme par exemple le nombre insuffisant de jeunes au sein des grandes instances. Nous quittons enfin le palais qui abrite le CESE en nous sentant extrêmement privilégiés.

Le lendemain, Hawa et moi discutons des retours dans la presse. Même si certains articles se focalisent essentiellement sur les propos du Président en faveur de la réforme des collèges, la plupart des autres articles nous semblent cohérents. On achève donc ces deux journées avec l’immense satisfaction d’avoir incarné, porté la parole d’une certaine jeunesse, de notre jeunesse, auprès du plus haut représentant de l’État.

 

Mathilde, 24 ans, étudiante, bénévole kapseuse

Hawa 23 ans, volontaire en service civique, Ile-de-France

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