Camille C. 15/11/2015

Plus forts que nos peurs

Vendredi 13 novembre 2015, l'horreur... Mais aussi le besoin, la volonté, de résister, de ne pas céder à la peur !

Vendredi 13 novembre, vers 22h30, j’attendais un ami à la maison quand je commence à voir apparaître des news inquiétantes. Nous avons passé la soirée à consulter les sites d’infos plutôt que débattre photographie, comme nous l’avions prévu. Après son départ, mauvaise nuit en perspective. Impossible de calmer les rumeurs dans ma tête qui se demandaient si tous mes amis parisiens allaient bien. Il s’en est fallu de peu pour certains, de très peu. Pour eux, je tiens à remercier la générosité d’inconnus qui leur ont ouvert leur porte.

Ce matin, effarée, je n’ai pu que continuer à lire la presse, sans arrêt. C’était un flot continu, de récapitulatifs de la soirée, de nombres de morts, de blessés graves, de blessés.

3Ma décision était déjà prise, il y a longtemps, de ne jamais céder à ma peur. Oui, c’est normal d’avoir peur, de ne plus vouloir sortir, de se cacher, d’éviter le monde, mais le monde ne nous évitera pas, jamais. La vie continue. Avec la peur au ventre, mais il n’y a d’autre choix que de continuer et de porter haut notre envie de combattre nos ennemis, visibles ou non.

Partir pour le Vieux Port de Marseille vers 13H30, pour assister à un rassemblement, le premier de la journée.

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Après quelques heures, la nuit tombe sur la France, les bougies s’allument de partout, au pied des fenêtres comme sous l’ombrière du Vieux-Port. Ici, des gens se sont assemblés, ont formé ici un cœur, la un symbole peace&love, ou encore juste un assemblage de bougies. Mais l’objectif est clair : ne pas laisser s’éteindre les flammes, montrer que malgré l’état d’urgence décrété, nous sommes plus forts que nos peurs et assez intelligents pour ne pas nous laisser séparer par des conflits stériles.

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Comment parler, écrire, alors que plus de 130 personnes ont été réduites au silence car sorties de chez elles célébrer le début du weekend, le passage d’un groupe aimé dans une salle de concert, ou tout simplement en balade ?

Ne pas perdre espoir, se battre avec nos intelligences et surtout, surtout, ne pas laisser la peur gagner. Ne jamais abandonner la partie.

 

Camille C., 25 ans, étudiante, Marseille

Crédit photos Camille Cohendy

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