Gianni O. 27/02/2017

Je n’ai pas donné sa chance à l’école

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L'école, je ne l'ai jamais beaucoup aimée. À 22 ans, j'enchaine les petits boulots et je me dis que oui, mes parents, les profs, j'aurais peut-être dû les écouter.

J’aimais aller à l’école, mais je n’ai jamais aimé étudier. En cours, je passais mon temps à bavarder, à faire le clown ou à embêter mes amis. Les profs essayaient tant bien que mal de me garder concentré, mais je dois admettre que je ne faisais pas le moindre effort pour les aider.

J’ai longtemps pensé qu’ils étaient responsables du fait que je ne m’intéressais pas à leurs cours, mais, même si c’est loin d’être faux pour certains, la vérité est que je ne leur ai laissé aucune chance de me transmettre leur savoir.

J’étais buté, je voulais seulement plaisanter et faire rire sans savoir que je le regretterais plus tard.

Malgré les discours pertinents de mes parents à propos des études, je n’avais pas encore pris conscience que j’avais un avenir à construire et que la plupart de ces profs que je détestais tant n’étaient là uniquement dans le but de m’aider à le bâtir.

Je veux entrer dans la vie active !

Lorsque la question de l’orientation s’est posée en fin de troisième, je ne savais pas du tout ce que je voulais faire de ma vie. Je souhaitais partir en seconde générale, mais les efforts plus qu’insuffisants que j’avais fournis jusqu’à présent ne me le permettaient pas.

Je me suis donc mis dans la tête que je devais apprendre un métier, quel qu’il soit, dans le but d’entrer dans la vie active sans même savoir ce que cela représentait.

Je me suis donc dirigé vers un bac professionnel, là où il restait de la place, en Ouvrage du Bâtiment option métallerie. Ces trois années ont été assez pénibles, car je n’aimais pas ce que j’apprenais, j’étais en désaccord avec la pédagogie proposée qui nous laissait en arrière-plan au lieu de nous mettre en interaction avec le prof pour donner lieu à des échanges plus que nécessaires à la compréhension du cours. Le plus dur dans tout ça, c’était de me mettre à travailler, de rester concentré plus d’une heure tout en me taisant et de réapprendre à apprendre.

Les profs et les parents, faut parfois les écouter…

Ce manque de volonté passé me suit encore aujourd’hui. J’ai énormément de mal à décrocher un contrat de travail à cause du manque d’études et d’expériences. Pour pouvoir avancer, je n’ai d’autre choix que d’enchainer les petits boulots à droite et à gauche comme préparateur de commandes, ouvrier agricole dans les champs de maïs, de pruniers ou encore dans les vignes.

Je suis obligé de passer par des formations de remise à niveau tout en continuant de rédiger des lettres de motivation, qui finissent par toutes se ressembler, dans l’espoir d’être recruté sur des postes que je ne suis même pas sûr d’apprécier.

Les profs et les parents, c’est chiant, car ils ne nous disent jamais ce que l’on veut entendre et sont toujours là pour nous rappeler à l’ordre, mais en grandissant on comprend vite qu’on aurait mieux fait de les écouter et d’apprendre tout ce qu’ils avaient à nous enseigner. C’est en prenant du recul et bien souvent trop tard qu’on se rend compte de ce qu’on a loupé. Mais le retour dans le passé n’étant pas possible, il ne nous reste plus qu’à apprendre les leçons tirées de nos échecs et faire de notre mieux pour ne pas commettre les mêmes erreurs.

 

Gianni, 22 ans, volontaire en Service Civique, Perpignan

Crédit photo Pixabay, CC0 StockSnap

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