Amelie P. 22/04/2016

A Nuit Debout, on m’a dit : écris tes rêves

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Avec la lutte contre la loi travail naît Nuit Debout le 31 Mars 2016. Un mouvement populaire et citoyen qui a essaimé des mois durant dans de nombreuses villes. Beaucoup de jeunes ont participé ou juste jeté un oeil intrigué à cette bulle d'engagement. Série de témoignages.

A Lyon, à Nuit Debout,  on m’a tendu un cahier, on m’a dit d’y écrire mes rêves ou mes doléances. J’ai pris ce cahier et j’ai réfléchi à quel serait mon rêve. Ça parait simple comme question, parce qu’on passe notre temps à refaire le monde et à élaborer des milliards de plans. Mais si j’avais un seul rêve…

Le mec là-bas, vraiment endormi ?

Vous aussi ça vous l’a déjà fait. Observer les gens dans le métro. Essayer de comprendre l’air sur leur visage, savoir s’ils sont heureux ou tristes, où ils vont, s’ils retrouvent quelqu’un. Est-ce que le mec là-bas est vraiment endormi ? J’adore ce jeu.

Un matin ce mec avec l’accordéon est monté dans le métro, il a commencé un air bien connu. Ce matin, j’étais de super humeur, la musique me donnait envie de sourire, de danser. J’ai cherché autour de moi des sourires à échanger, des visages que la musique illuminerait. Je n’ai rien trouvé. Je suis tombé face à face avec des gens aux visages fermés, les yeux perdus dans le vide ou fixant le sol. Comme si les notes ne venaient pas jusqu’à eux. Puis le mec est passé récupérer un peu de monnaie et les visages se sont encore plus refermés, les regards se sont tournés.

Tout le monde pousse, personne ne parle

Parfois quand je suis de si bonne humeur le matin, j’ai l’impression d’être en apnée quand je prends le métro, en apnée de parole. Pendant 15 minutes, des milliards de choses passent dans ma tête, mais je ne peux pas les exprimer. Ça vous est déjà arrivé ? Comme si le métro était un lieu à part où l’on ne peut pas se regarder ou se parler, ce qui est paradoxal étant donné que parfois, on est plus que proches les uns des autres.

De temps en temps, je réfléchis, j’imagine que quelqu’un nous observe, j’imagine des petits bonshommes au-dessus de nous. Je les imagine en train de rire de cette situation. Imaginez-vous en train d’observer un wagon rempli à craquer où tout le monde pousse pour rentrer, et une fois à l’intérieur, c’est le silence, les regards sont fuyants.

Alors quand on m’a tendue ce cahier voilà ce que j’ai écris : « Je rêve que les gens se sourient et se regardent dans le métro. » Si on communiquait à cet endroit, dans ces wagons, je pense que se serait le signe que les choses changent. Juste se dire bonjour et se sourire, amener un peu de convivialité, d’humanité, pour que chacun commence sa journée du bon pied.

Cet article fait écho à une vidéo que m’a montré un ami, cliquez ICI, ça vaut le détour.

 

Amélie, 19 ans, étudiante à l’école supérieure de commerce et de développement 3A, Lyon

Crédit photo Victoria Pickering

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4 réactions

  1. Trop cool, j’adore, c’est vraiment une trop belle idée ! A développer à Lyon. Je vais en parler. En tout cas bravo à vous, surtout continuez à répendre la bonne humeur !

  2. Amélie ! J’ai adoré ton rêve à propos du métro. Figure toi, qu’avec un ami, nous l’avons réalisé il y a quelques mois. En créant le mouvement « Les Ptits café du métro ». Chaque lundi matin on descendait dans le métro avec nos thermos de café/thé et gobelets et on allait en offrir aux passagers, on discuter avec eux etc… 😉 Retrouve la page Facebook pour avoir plus d’info : Les Ptits Cafés du métro !

  3. Bel article! Tu as du talent! Continue à répendre ton magnifique sourire autour de toi!

  4. Bravo Amélie! Tu l’as très bien rédigé.
    Salutations!

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