Clothilde 02/12/2015

Plus que jamais, agir pour un monde plus juste !

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13 Novembre 2015. Des attentats multiples secouent la capitale. Les français choqués pleurent leurs morts. Et les jeunes ils en ont pensé quoi ? Série de témoignages.

C’est avec une certaine appréhension que je rentrais à Paris, tout juste une semaine après les attentats. Même si je me sens chaque fois moins française puisque les frontières me semblent absurdes et artificielles – mais c’est un autre sujet -, personne ne peut rester insensible face à des crimes injustes.

Alors que j’avais peur de trouver à mon arrivée une ambiance morose, c’est pleine d’espoir et gonflée à bloc que je suis sortie, ce samedi 21 novembre, de la rencontre des ambassadeurs de l’Afev qui se tenait à Paris. Le principe ? Nous réunir – nous qui venons de toute la France, et de Barcelone – pour échanger autour de notre engagement au sein de cette association qui œuvre contre les inégalités dans les quartiers populaires.

Émotion, écoute, respect

La journée a commencé par un petit déjeuner chaleureux. Après cinq minutes, on connaissait déjà nos prénoms respectifs, on a échangé sur ce qui nous avait amené à être ambassadeur (je ne pouvais, moi, pas me résigner à n’être bénévole que deux heures par semaine après avoir passé 9 mois à « vivre » l’Afev au quotidien en tant que volontaire en service civique !), on a partagé nos expériences… Personne n’était là par hasard !

Les attentats du 13 novembre ont naturellement été au cœur des échanges (très riches, intenses) de la matinée. Ces attentats nous impliquent en tant qu’être humain, que citoyen français, que jeune et… que membre de l’Afev, puisque notre but est bien d’agir pour qu’aucun enfant ou adolescent ne se sente exclu et en arrive à des actions extrêmes. Faut-il en parler à l’enfant que l’on accompagne ? Comment l’expliquer ? Quels mots utiliser quand les médias usent tant ces termes qu’ils en perdent leur sens ? Bien sûr, chaque enfant est différent, il n’y a pas de recette magique. Mais après plusieurs semaines d’accompagnement, on commence à cerner le jeune et à savoir si c’est à nous d’aborder le thème ou s’il vaut mieux le laisser en parler de lui même. On a débattu un moment sur le terme de « guerre » : sommes-nous en guerre ? Peut-on le présenter ainsi à des enfants ? On ne devrait pas avoir peur des mots mais certains préfèrent le terme de résistance. Quoi qu’il en soit, nous sommes tous tombés d’accord sur le fait que la priorité est de rassurer l’enfant qui attend des adultes qu’il le protège. Émotion, écoute, respect… C’est beaucoup de chaleur humaine que j’ai ressenti ce matin-là.

Fortifiée en partageant des idéaux…

Puis est arrivé le moment – tant attendu – du déjeuner. Le repas était composé de spécialités régionales, apportées par chacun. J’avais préparé la veille une tortilla de patatas, la spécialité espagnole que je m’étais jurée d’apprendre à faire avant de rentrer en France. Pendant le repas, nous avons échangé sur nos projets et nos désirs d’action. On se sent petit face à tant de bonne volonté et de dévouement, mais on se sent surtout réconforté et fortifié de partager des idéaux.

Les échanges de l’après-midi se sont concentrés sur notre rôle d’ambassadeur. Comment agir ? Les idées ont fusé. Beaucoup de thèmes ont été abordés, mais il nous a semblé important de plus particulièrement nous intéresser à la politique, l’approche d’échéances électorales justifiant des actions de sensibilisation, d’information sur le système politique et d’incitation à aller aux urnes… Quand la journée a touché à sa fin, il nous restait tant à nous dire !

Après avoir autant partagé, il n’a pas été pas facile de se séparer. Devant la porte du siège de l’Afev, sous la pluie parisienne, nous sommes restés un moment à nous dire au revoir, mais les trains ne pouvaient pas attendre, et chacun est reparti. Grâce aux réseaux sociaux, cette journée n’a pas réellement pris fin sur un trottoir parisien.  En rentrant chez moi, j’ai reçu la photo que nous avions prise tous ensemble, et on m’a ajouté au groupe Facebook des ambassadeurs Afev. Je me suis sentie légère, joyeuse et pleine d’espoir… Voir que nous sommes autant, si différents, mais partageant les mêmes idéaux, avec la même envie d’agir ensemble pour un monde plus juste, cela me rend heureuse à chaque fois.

… et changer le monde !

Je n’exagère pas en disant que l’Afev m’a changée. L’Afev a apporté des réponses concrètes à mes interrogations sur « comment agir ». Je sens aujourd’hui que je fais partie d’une grande communauté de jeunes engagés. Je suis rentrée à Barcelone, où je me sens autant chez moi qu’à Paris, où j’ai aussi rencontré des jeunes qui me donnent foi en l’avenir et me donnent l’énergie nécessaire pour lutter contre les inégalités et mener à bien des actions pour changer notre monde. Je suis fière de notre jeunesse !

 

Clothilde, 25 ans, ex-volontaire, bénévole et ambassadrice Afev Barcelone

Crédit Bernard Brault (la Presse)

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