Nolwenn A. 25/09/2017

Ce n’est pas au lycée que j’ai réussi à m’orienter !

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Après une réorientation et pas mal de doutes, j'ai trouvé ma voie dans le monde des livres grâce à une expérience de bénévolat...

Mi-juin 2017, j’ai commencé à travailler en tant que bénévole à la bibliothèque du centre socio-culturel du Libermann à Illkirch-Graffenstaden, près de Strasbourg. « Au Phare », comme disent les enfants, aussi connu sous le nom du Phare de l’Ill. Il y a énormément d’activités et d’ateliers proposés : de l’aide aux devoirs, du dessin, des jeux de société, des productions de petits films…

Ma venue était plutôt « inespérée », comme me l’a si bien dit l’ancienne bibliothécaire, Caroline. Son contrat touchait à sa fin. Il n’y avait personne pour la remplacer. La bibliothèque était menacée de fermeture.

Cette expérience m’a marquée. Le bénévolat est une manière de se rendre utile. On sait pourquoi on se lève le matin. C’est motivant. Travailler là-bas pendant 4 semaines m’a permis de me rapprocher du métier de bibliothécaire que je souhaite exercer dans le futur.

Bénévole, au top

Là-bas, je ne m’occupais pas seulement de l’emprunt des livres. J’avais un véritable échange avec les enfants et les membres du personnel du Phare, avec qui je m’entendais très bien. Auparavant, je n’étais pas très à l’aise au contact des enfants. Je n’avais jamais eu l’occasion de m’en occuper. Je ne les comprenais pas. Petit à petit, je me suis laissée attendrir. Chacun avait quelque chose à me raconter ou sollicitait mon aide pour un bricolage, un exposé…

Un jour, une des habitués du Phare est venue me confier des choses très personnelles. Elle avait le cœur gros. Même si je n’étais là-bas que temporairement, je me suis attachée à eux. Je les voyais comme mes petits frères et sœurs. Ils m’ont aussi permis d’évoluer de mon côté. Je me rends compte maintenant que travailler avec des enfants, c’est leur en apprendre tous les jours mais aussi apprendre d’eux. Je les comprends mieux, j’ai moins de difficultés à leur parler. J’ai juste envie de continuer de passer du temps avec eux et à les faire sourire.

Julien, un des animateurs du Phare, également responsable de l’espace informatique de la bibliothèque, me disait souvent : « Si tu n’avais pas été là, l’ambiance aurait été un peu triste. » Le dernier jour de travail, il a proposé aux deux enfants qui venaient le plus souvent, de m’écrire un petit mot pour mon départ : « Merci pour ton sourire, merci pour ta gentillesse, merci d’avoir accepté de remplacer Caroline. » J’ai été très touchée.

Recalée en arts-visuels… et paumée

Avant de trouver ma voie, j’ai fait une licence en arts-visuels. Je n’ai pas pu continuer jusqu’au master « Critique et Essais » car mon dossier a été refusé pour « manque de compétences dans le domaine de la critique ». Je me suis retrouvée perdue. Sans rien. Des proches m’ont conseillé de m’inscrire à la Mission locale. J’y ai rencontré ma conseillère qui a su m’aider dans mes démarches. En novembre 2016 elle m’a orienté vers la Mission Locale de Hautepierre afin que je puisse participer à un atelier de découverte de soi et d’orientation professionnelle. J’étais avec plusieurs jeunes qui étaient aussi dans mon cas.

Pendant 2 semaines nous avons répondu à des questionnaires, fait des ateliers d’expression écrite sur les actions dont nous avons pu être fiers mais aussi sur les compétences et les intérêts que nous avions. Cela nous a permis de révéler quel métier nous correspondait le mieux. Nous avons également rencontré un jongleur professionnel, Clément Dazin. Il nous a confié que lui aussi a eu un parcours difficile, qu’il était passé par plusieurs métiers qui finalement ne lui plaisaient pas et qu’il avait aussi connu des échecs. Mais que malgré tout ça lui avait permis d’avancer, et de devenir la personne qu’il est aujourd’hui. C’est un homme épanoui dans sa passion du jonglage qui a réalisé son rêve : il fait ce qu’il aime.

Bibliothécaire… mon métier !

Au cours des tests que j’ai faits, les domaines de l’art et la littérature revenaient souvent. Et c’est le métier de bibliothécaire qui attisait le plus mon intérêt. J’ai toujours aimé lire et les bibliothèques sont des endroits où je me sens apaisée. De fin mai à début juin 2017, j’ai fait un stage d’immersion à la médiathèque Jean Egen à Eschau. J’y ai fait de merveilleuses rencontres : l’équipe de bénévoles qui travaille en tant que bibliothécaires mais qui font aussi les accueils de classe, et la directrice Dominique Klein qui m’a appris le fonctionnement de la médiathèque (rangement, accueil du public, prêt/retour des livres…). Ca a été une évidence. Je me sentais bien. Je comprenais ce que je faisais et pourquoi. Et je me suis dis : « C’est ça que je souhaite faire… bibliothécaire. »

Laury aussi s’est tournée vers la Mission Locale pour essayer de s’en sortir. Problèmes persos, pas de diplôme, elle a peur.

C’est grâce à Céline qui travaille au service de l’Insertion Jeunesse de la Mairie d’Illkirch que j’ai pu commencer mon bénévolat. Elle était au courant que le Phare cherchait de toute urgence une bibliothécaire. Elle a tout de suite pensé à moi car elle connait mon intérêt pour les métiers du livre. Aujourd’hui, je suis acceptée en licence professionnelle MIDEN (Médiation de l’Information et du Document dans les Environnements numériques) à l’IUT Robert Schuman, afin de m’orienter vers le métier de bibliothécaire. J’attends avec impatience cette rentrée 2017 pour enfin commencer ce qu’il me plait.

 

Nolwenn, 22 ans, étudiante, Strasbourg

Crédit photo Pixabay

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