Alexia D. 05/02/2018

CNED : les cours à distance m’ont sauvée !

tags :

Paumée dans mes choix d'orientation, décidée à ne pas retaper une année de Terminale au lycée, j'ai opté pour les cours à distance avec le CNED. Un choix qui m'a permis de prendre le temps de rattraper sereinement son retard. Et de reprendre confiance en moi.

Ces dernières années scolaires ont été compliquées pour moi.

J’ai redoublé ma seconde car je n’étais plus motivée, je n’arrivais à rien, je ne savais pas pourquoi j’étais ici. Le lycée et l’ambiance dans lesquels j’étais ne me plaisaient pas du tout. J’y allais la boule au ventre.

Je suis allée chez la conseillère d’orientation dans ce premier lycée, mais cela m’a encore plus perdue. J’ai même eu un rendez-vous avec le proviseur qui voulait m’envoyer en bac pro céramique sous prétexte que j’avais de bonnes notes en arts visuels et que c’était la seule matière où j’étais à peu près douée (ce ne me plaisait pas plus que ça). J’ai donc décidé de changer de lycée et de refaire une Seconde générale.

C’est pendant cette deuxième année de Seconde que je suis allée chez un autre conseiller d’orientation qui, cette fois m’a vraiment aidée.

En S, face au mur

En fonction de mes notes et de mes préférences au niveau des matières, il m’a poussée à intégrer la filière scientifique. C’était ce que je voulais faire, mais je n’étais pas du tout sereine. A cette époque, je n’étais pas sûre de moi car je ne connaissais personne qui avait suivi cette voie. Il m’a donc rassurée et m’a expliqué que c’était possible de réussir avec mes résultats et ma détermination.

Arrivée en première S, je me suis rendue compte de mes lacunes, qui se sont accumulées au cours de l’année. Le rythme était trop rapide pour moi, j’ai vite eu un train de retard par rapport aux autres, mais j’étais dans la filière que je voulais et j’ai fait de mon mieux.

J’ai toujours voulu devenir professeur des écoles mais ces lacunes m’ont beaucoup fait douter. J’étais perdue, je ne savais plus quoi faire. Je me trouvais nulle, pour moi il était évident que je ne réussirai rien dans ma vie.

En Première, mon prof principal voulait me faire redoubler car mes notes étaient trop justes, mais j’ai refusé. Quitte à redoubler, je voulais redoubler la Terminale et tenter ma chance au bac.

Un conseiller pour me sortir du gouffre

Arrivée en Terminale, je n’arrivais pas à remonter la pente et le moment de choisir les vœux post-bac approchait. Je n’avais aucune idée d’où aller l’année suivante, mais je savais que je voulais continuer les études pour devenir prof des écoles.

C’est à ce moment que je suis retournée voir le conseiller d’orientation.

Il m’a fait découvrir la licence EFEC qui prépare aux métiers de l’enseignement. J’étais super contente car j’avais enfin un but qui me plaisait ! Problème… C’était une nouvelle licence, elle était donc à places très limitées. Ça m’a fait peur. Sur APB, je devais donc trouver un autre vœu, plus libre.

Le conseiller m’a proposé plusieurs licences qui permettaient l’accès au master MEEF 1er degré, une seule a retenu mon attention à cette époque : la licence LLCE Espagnol, car j’aimais beaucoup l’espagnol. C’était donc mes deux seuls vœux.

Arrivée au bac, j’ai eu accès au rattrapage, mais je l’ai loupé. Impensable pour moi de refaire une Terminale dans un lycée. Deux redoublements, c’était trop.

J’ai pensé tout arrêter et m’orienter vers un CAP, mais mon entourage m’a conseillé de continuer, de ne pas lâcher, le conseiller d’orientation également. Il m’a parlé des cours à « mi-temps » dans un lycée, mais ça ne me convenait pas car je n’aurais pas été gagnante par rapport aux trajets. Et puis, l’idée de retourner au lycée me dégoûtait vraiment.

J’ai donc réussi à convaincre ma famille de m’inscrire aux cours à distance avec le CNED.

Pour moi, c’était une évidence, ça allait me permettre d’acquérir une méthode de travail pour la fac, ça allait m’apprendre à gérer mon travail seule, mais surtout, j’allais pouvoir travailler à mon rythme et insister sur mes lacunes (chose que je n’aurais pas pu faire au lycée, puisqu’il faut suivre le programme et le rythme de la classe). De plus, le fait d’être toujours chez soi me convenait parfaitement car je suis très casanière.

Le CNED, une bouffée d’oxygène

J’avoue ne pas trop m’être servie des cours du CNED puisque j’avais déjà mes anciens cours qui me convenaient parfaitement. Cette année avait vraiment pour but de m’améliorer au niveau de mes lacunes, et non de m’en rajouter en mélangeant des cours que je ne connaissais pas.

J’ai donc commencé à retravailler mes cours doucement, à mon rythme, et lorsque je me sentais prête, j’envoyais des devoirs via la plateforme. J’ai décidé de prendre une année scolaire complète réglementée. Il était important pour moi de garder mon statut lycéenne, d’être vraiment scolarisée, avec un certificat de scolarité quoi. Et donc d’avoir un avis du conseil de classe pour le bac.

Cette année m’a permis de me retrouver, de prendre soin de moi, de ma santé, en me détendant chez moi, de penser tranquillement à mon avenir (et non dans la précipitation du lycée). L’avantage d’être en candidat libre c’est ça, mais il y a des inconvénients.

Personne sur mon dos à me dire de vous bouger les fesses, de faire des exercices d’entraînement, etc. C’était à moi de gérer tout ça, de me gérer seule et c’est ce qui m’a aussi plu dans cette année. Et au pire des cas, si vraiment j’étais bloquée, il y avait notre groupe d’entraide sur Facebook avec tous les autres « cnediens ». Ce groupe m’a aussi beaucoup aidée dans les moments de faiblesse.

Cette année m’a également permis de me rapprocher d’une amie dans le même cas (candidat libre) que moi. Nous allions faire nos séances de sport ensemble et on parlait du CNED.

L’année scolaire s’est plutôt bien passée, j’ai eu l’avis « favorable », qui m’a sauvée pour valider le bac au rattrapage. Donc oui, j’ai réussi à avoir mon bac S avec le maximum de points à rattraper. Et seulement grâce aux points récupérés dans ma spécialité !

Plus sereine pour le post-bac

Et j’ai aussi pu prendre mon temps pour revoir mes vœux.

L’idée de faire une fac de médecine m’a vaguement traversé l’esprit. Mais en recontactant le conseiller d’orientation, il m’a fait revenir sur mon idée de base (profdes écoles) qui me correspondait le plus. Il m’a rappelé mon amour pour les enfants, pour tous les métiers qui tournent autour d’eux.

Il m’a transmis plusieurs licences dont il m’avait déjà parlé, puis il m’a également parlé des passerelles qui pourraient aussi m’intéresser pour chaque licence. Mes vœux étaient donc les suivants dans cet ordre : licence EFEC, licence sciences du langage, licence de sociologie, licence d’histoire.

Dès la première phase d’admission j’ai été acceptée en socio. Ce n’était pas ce qui me plaisait le plus, mais par rapport au cafouillage qu’il y a eu avec APB je me suis dit « au moins, tu as quelque chose ».

La rentrée est arrivée, cette licence me plaît finalement. Je ne compte évidemment pas en faire mon métier car ça ne me plaît pas plus que ça, mais disons que ça me plaît assez pour essayer de valider mes trois années et d’atteindre le Master MEEF 1er degré.

Briana en a marre de la France et de son système scolaire. Il ne lui correspond pas et veut s’en échapper !

Aujourd’hui, j’ai certes perdu deux ans, mais ces années m’ont permis de me remettre en question et de, avec l’aide professionnelle de mon conseiller, choisir ce qui était le mieux pour moi, et donc choisir ce que je voulais vraiment.

Mon aventure de « cnedienne » restera également gravée en moi. Cela m’a apporté une bouffée d’oxygène qui me permet de continuer aujourd’hui à avancer.

 

Alexia D., 20 ans, étudiante, Paris

Crédit photo AdobeStock // © Thiago

Partager

Commenter