Ludivine L. 03/03/2017

Intégrer l’armée, mon rêve brisé

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Chaque année, 15 000 jeunes s'engagent dans l'armée de terre. C'était mon rêve ! Mais après quelques mois d'entrainement, j'ai dû renoncer pour des raisons de santé. Me voilà avec un BTS Assurance... qui ne m'offre aucun débouché.

Pendant ma première année d’études, je n’ai pas réfléchi à mon premier emploi. La deuxième année a été plus décisive car je savais qu’à la fin de mon BTS, soit je me retrouverais dans le monde du travail, dans les assurances, soit je pourrais enfin réaliser mon rêve : intégrer l’armée.

J’avais cette ambition de m’engager à l’armée de terre depuis plus de cinq ans, car j’aime les challenges, le sport et surtout les valeurs que portent l’armée. Cela me plaisait aussi pour les voyages et les rencontres !

Après avoir mûrement réfléchi à ce « destin », j’ai pris mon courage à deux mains et après avoir fini mes études, j’ai décidé de m’engager. J’ai terminé car il était quand même important pour moi de faire aboutir tous les projets dans lesquels je m’étais engagée.

Fille ou garçon, même combat ?

Acceptée à l’armée, j’ai passé deux mois en tant que « Marsouin », où on t’apprend à être un soldat avant de t’apprendre un métier (secrétaire pour moi). On t’apprend à te lever tôt le matin, à t’acharner sur les tâches ménagères pour ne plus laisser une seule trace, à tirer, à te battre.

Le quotidien se résumait à : debout à 5h, ménage de 5h25 à 5h45 (toilette/douche/couloir/chambre), petit déjeuner de 6h à 6h20 (si on avait de la chance !), sport (montée de corde/footing/piscine/musculation) de 6h45 à 8h, 8h à 10h cours de tir, 11h a 12h cours magistraux, 12h à 13h déjeuner, 13h à 13h20 brossage de dent et lit au carré. L’après-midi était consacré aux cours magistraux ou au tir.

Dans ce monde, on ne fait pas souvent la différence des sexes, car on est avant tout des soldats !

L’encadrement comptait plus de sept hommes et une seule femme. Il faut savoir que si dans un groupe, il y a une fille, il doit obligatoirement y avoir une femme dans l’encadrement. Il y avait un couloir féminin et un autre masculin, des douches séparées… Tout était fait pour ne pas qu’il y ait de lien « intime » entre un garçon et une fille. Les femmes à l’armée ne sont de toute façon pas commodes. Il faut avoir du caractère pour ne pas céder aux avances des hommes militaires ! Ma cadre féminine était très froide. Je n’osais même pas lui poser une question sur des problèmes féminins.

Malgré tout, c’était une aventure exceptionnelle.

Tenter sa chance ailleurs

Mais mon rêve s’est brisé après avoir été réformé par le médecin militaire. L’état de mes genoux ne me permettait pas de continuer dans ce métier. J’ai pris une grosse claque ce jour-là !

À la suite de ça, je me suis repenchée sur ma recherche d’emploi. J’ai rédigé des CV, des lettres de motivation personnalisées, appelé des recruteurs dans le secteur que je connaissais le mieux : l’assurance.

Un secteur où on m’a dit pendant mes études supérieures qu’il y avait beaucoup de débouchés.

On m’a vendu le BTS Assurance comme étant un BTS qui attire les recruteurs. Un secteur où au final on te dit : « Désolé mademoiselle, au vue de votre profil, on s’aperçoit que vous n’avez pas d’expérience professionnelle. »

Alors même que j’ai effectué des stages en agence. Mais non, cela ne suffit visiblement pas. On m’a vendu un BTS sans débouchés !

Je crois qu’on devrait focaliser sur les métiers qui recrutent pour pouvoir choisir sa voie et surtout ne pas écouter les gens.

 

Ludivine, 20 ans, en recherche d’emploi, Nîmes

Crédit photo ‘Les combattants’ de Thomas Cailley

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2 réactions

  1. Slt a 21 ans j’aurais pu être adjudante au régiment de Lille marché arrière j’ai eu 7 enfants rêve brisé puis-je ?même limite en bénévolat exercer pour l’armée française maintenant que j’ai 42 ans ?

  2. ça me rappelle ce que j’ai vécu il y a quelques années, quand je voulais devenir barmaid, vendeuse ou encore animatrice de cirque, et que j’ai dû renoncer à ces 3 métiers à cause d’un pb de santé, je suis d’ailleurs RQTH. Et ça fait mal. Je comprends ce que tu ressens.

    Du coup, suite à cette déception, je voulais faire une licence de cinéma, mais ma famille ne voulait pas. Du coup j’ai fait des études dans le social… pour rien, car j’ai été renvoyée (renvoie amiable attention!). Après j’ai fait la licence de cinéma, mais toujours à cause de ma maladie, je n’ai pas réussi la 1ère année.

    Et je suis actuellement au chômage, avec pour seul diplôme un bac STG. Maintenant que la santé va mieux, j’hésite à reprendre des études, peur d’une énième déception…

    Courage à nous !

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