Leny D. 01/03/2019

Je n’ai pas les moyens de payer une école privée

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Pour moi, c'était évident. J'allais à la rentrée intégrer une licence STAPS. Oui, mais l'école que je visais est privée. Beaucoup trop chère pour ma mère et moi.

Fils de parents très sportifs, j’ai baigné dans ce milieu dès ma naissance. C’était évident de poursuivre mes études supérieures par une licence STAPS une fois mon bac ES en poche. Je me suis renseigné sur les écoles et j’ai eu un véritable coup de cœur pour l’ILEPS, la meilleure école de sport du Val d’Oise située tout près de chez moi et où allaient pas mal de mes potes. Je voulais et devais y aller à tout prix aux vues des portes que cette école ouvre sur le monde du travail.

Malheureusement, abandonnés par mon « père » à ma naissance, ma mère et moi avons connu des années difficiles financièrement. Je vous laisse donc imaginer la surprise quand j’ai appris que cette école était privée… et donc payante. 5 500 euros l’année soit 27 000 euros pour un putain de master. Nous étions prêts à faire des efforts, mais là, ce n’était même pas la peine, on ne pouvait pas se le permettre.

Deux solutions s’offraient donc à moi. La première était de prendre un prêt étudiant, mais je ne me voyais vraiment pas devoir travailler pour rembourser le diplôme me permettant de travailler. C’est quoi ce cercle vicieux sérieux ? La deuxième solution, bien moins réaliste, était de gagner au Loto ! C’est sûr, j’aurais adoré, mais ça n’a pas été le cas. Du coup, retour à la case départ.

Après le bac, l’indépendance, la liberté… Et le job étudiant pour payer le loyer. Exploitation assurée ? Échec à la fac programmé ? Rien de tout ça pour Violette. Mieux encore. Vendre des fringues, elle a adoré ! 

Je me suis résigné à choisir une école publique et je me retrouve donc à Nanterre, après une année de mobilisation étudiante en son sein l’année passée… pas très rassurant pour une entrée en fac. Et j’ai trois heures de trajet quotidien pour m’y rendre et en revenir, ça ne pourra pas durer. J’ai donc décidé de finir mes trois ans ici et de décrocher ma licence tout en travaillant à côté en colo grâce à mon BAFA, pour pouvoir enchaîner sur un master à l’ILEPS.

Beaucoup adoreraient, tout comme moi, effectuer leurs études supérieures dans une école privée. Malheureusement, elles sont devenues un privilège. Ça ne devrait pas être le cas.

 

Leny, 18 ans, étudiant, Taverny

Crédit photo Adobe Stock // © smspsy

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