Hélène C. 01/12/2014

Mon dernier rendez-vous au CIO

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Ah les conseillers d'orientation ! Ces bergers de la jeunesse censés vous indiquer quoi faire de votre vie et comment y arriver... La dernière conseillère que j'ai rencontrée, il a fallu que j'insiste (lourdement) pour qu'elle m'aide réellement.

L’orientation ! En te posant la question à 15 puis 17 ans, c’est comme si on te disait : « Tu as eu 17 ans pour y réfléchir, maintenant je te le demande : qui es-tu ? que veux-tu ? qui seras-tu ? » Aujourd’hui, avec presque dix ans de plus, la réponse à cette question est encore, en grande partie, un mystère pour moi. Bien qu’elles n’aient pas non plus de dons de voyance, certaines personnes autour de nous peuvent nous aider à faire nos choix. Il y a ceux qui vous connaissent : parents, amis… Et ceux qui ne vous connaissent pas : les… conseiller(e)s d’orientation.

Bureau bien rangé, ordinateur éteint…

C’est comme ça qu’à 15, 17, 22 et 24 ans, j’ai eu des rendez-vous avec ces « experts en avenir professionnel ». En trouver de bons, c’est comme jouer à la roulette au casino. Pour mon dernier rendez-vous, je devais avoir oublié mon fer à cheval et mon trèfle à quatre feuilles, parce qu’il m’a fallu beaucoup de volonté pour obtenir ce que j’étais venue chercher.

Rendez-vous donc au CIO, un mercredi à 18 h 30. Ce jour-là, je rentre dans le bureau de la conseillère d’orientation, impatiente de discuter de mon avenir et de trouver une suite à ma première année de master Management et gestion en alternance. Quand elle ouvre la porte et que j’aperçois son bureau, je suis un peu surprise : tout est rangé, jusqu’à son ordinateur éteint, comme si elle avait terminé sa journée, prête à expédier son dernier rendez-vous. Sans même avoir prononcé un mot, mon enthousiasme est déjà un peu calmé.

Le combat commence

Alors que je me lance pour exposer ma demande, la conseillère me coupe et souhaite que je lui expose d’abord ce que j’ai fait comme étude à ce jour. Je m’exécute, lui explique que je fais mon master en alternance dans une école qui a un partenariat avec l’université de Lille et qu’à la fin de l’année je serai diplômée de cette université. Aussitôt, sur un ton inquisiteur, elle remet en question mon parcours et la validité du diplôme que je prépare. Le combat commence. Mon école m’aurait-elle donné de fausses informations ? Un doute s’installe, mais je tente de mieux me faire comprendre pour défendre mon statut. La discussion tourne en rond. Ni elle ni moi n’avons l’intention de céder. Je décide d’y mettre un terme : « J’ai bien entendu ce que vous pensez. Maintenant pourrions-nous envisager que mon master soit valable, et que vous m’informiez sur ce que je peux faire à la sortie de cette année. »

Le logiciel magique qui sait tout sur les cursus

Nous voilà enfin dans le vif du sujet ! Comme je le ferais pour ma liste au Père Noël, je lui donne mes critères de recherche : un master 2 en alternance, pour lequel j’envisage trois spécialités (communication interne, gestion de projet ou gestion des achats), et n’importe où en France car je suis mobile. Mais ce n’est pas si simple : elle m’explique que mes critères sont trop vagues, qu’il y a des tonnes de formations qui peuvent y correspondre, qu’il n’y a que moi qui puisse trouver en cherchant sur le net… comme pour me dire : « Allez, rentrez chez vous, et démerdez-vous ! » Mais non, je n’en ai pas envie, alors j’insiste. Aïe !

Et oui, il va falloir rallumer l’ordinateur. Elle se connecte au super logiciel magique des CIO qui sait tout sur tous les cursus, elle commence par la demande de formation pour la communication interne et me montre les 2 000 résultats qui sortent. À ce moment, elle pense avoir eu raison de moi, mais je n’ai pas fini. Je veux des réponses, je veux des adresses, je ne partirai pas sans rien. Alors je lui demande s’il est possible de ne sélectionner que les cursus en alternance. La magie se produit et les 2 000 résultats se transforment en une liste de deux ou trois pages. Il aura quand même fallu que je lui montre comment faire.

Finalement, j’ai eu ce que je voulais, ma formation est bien un diplôme universitaire certifié, et je suis fière de m’être battue. Mais à 17 ans, qu’aurais-je fait ?

 

Hélène, 26 ans, volontaire en service civique, Toulouse

Crédit photo Flickr CC Thomas Hawk

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