Léna M. 19/09/2018

Parcoursup : j’aurais dû mieux me renseigner

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Pour moi, le bac, c'était il y a deux ans. Raccrocher avec Parcoursup ? Je n'ai pas réussi, comme j'aurais voulu.

Je suis une étudiante avec un parcours légèrement chaotique. En 2016, j’ai eu mon bac. Sans briller, mais c’était dans la poche. Deux mois plus tard, j’ai entamé ma licence de cinéma à l’université Panthéon-Sorbonne. C’était moralement dur, je pense que je n’étais pas prête. J’aurais préféré m’arrêter un an après le bac afin de reprendre plus tard, sereinement. Mais j’ai tenu. L’année s’est terminée et j’ai validé ma première année de licence. J’ai alors enfin pris cette fameuse année de pause. Les premiers mois ont été très durs : les jobs étudiants, les critiques de mon entourage… Et puis l’inquiétude constante : et si j’étais une ratée ?

Finalement, je me suis envolée en février pour deux mois aux Etats-Unis, mon « grand voyage » pour lequel j’avais travaillé et économisé l’été précédent. Ma famille possède une pâtisserie à New York. J’y ai passé du temps. J’ai amélioré mon anglais. Je suis devenue plus extravertie, parlant aux inconnus avec une aisance quasiment innée. Aller aux Etats-Unis, être loin de ma famille, ne pas devoir me soumettre à une autorité parentale, ça a libéré plein d’envies quant à mon futur : être diplomate, être journaliste, être actrice, être dramaturge…

En France, l’arrivée de Parcoursup

Pendant ce temps-là, en France, Parcoursup était mis en place. En en entendant parler, au début et sans en connaître les détails, j’avais de l’espoir. J’ai rempli mes lettres de motivation dans Central Park. Je sentais que c’était la bonne chose à faire. Qu’il était temps pour moi de raccrocher. Puis, j’ai commencé à lire des choses sur le fonctionnement de la plateforme et j’ai commencé à avoir peur, surtout après avoir validé mes vœux. J’avais surtout demandé des licences sélectives et je me suis trouvée bête sur le coup. Une étudiante en réorientation, une année de licence de cinéma validée à 11 de moyenne en poche… On en fait quoi ? Mes parents suivaient ça de loin (dans tous les sens du terme). Ils n’y comprenaient pas grand-chose. Ils voulaient comprendre, mais être totalement honnête avec eux était compliqué. Comment leur dire qu’ils devraient être inquiets parce que leur fille n’a pas les notes qu’il faut ?

J’avais envie d’aller en prépa littéraire, j’avais envie de me dépasser. Refus. Pas qu’un : 13. J’aurais pu le prévoir. J’aurais du savoir que je n’allais pas été prise, mais j’ai une vision très romantique du monde qui me persuade très souvent que tout va bien se passer. Les doubles licences que je voulais (histoire et science politique, et philosophie et science politique) à Panthéon-Sorbonne ? Non aussi. Liste d’attente : 30e, 3000e, 1800e. Les deux mois qui ont suivi ces premières réponses, impossible pour moi d’être productive : je me réveillais liste d’attente, je prenais mon petit déjeuner liste d’attente, je retournais dans mon lit liste d’attente… Déjà que ce n’était pas vraiment la joie après mon retour des États Unis en avril, là, c’était vraiment pas beau à voir. J’ai finalement été acceptée en Information et Communication. Une formation payante, car à l’Institut Catholique de Paris. 3 600 euros. Le CROUS pouvait un peu aider. J’ai contacté une assistante sociale dans ma ville qui m’a dit : « Vous êtes sûre qu’il y a des débouchés là dedans ? » Encore une vague de doutes.

Si vous avez besoin d’aide sur Parcoursup, dites-le !

Quelques heures avant la rentrée, j’étais encore en train d’envoyer des mails partout, à Paris 2, à Paris 8. Trop tard. Je me disais que j’étais trop nulle. Pour ma famille, c’était la fin du monde. On ne savait pas trop quoi dire quand les amis ou les médecins demandaient ce que faisait Léna : « Oh, elle continue à La Sorbonne, beaucoup d’examens. » Quand j’ai été prise en cinéma en 2016, on disait au téléphone que j’étais prise à « La Sorbonne », sans préciser la spécialité. Aujourd’hui, on m’a conseillé de prendre ce qu’on m’offrait. C’est donc ce que j’ai fait : accepter la licence d’Information et Communication à l’Institut Catholique de Paris, mais je veux entrer en L2 d’histoire à Paris 1 aussi. J’envoie des mails, j’appelle, je me déplace, je ne suis toujours pas en paix avec cette décision, mais ce n’est pas comme si ça allait me mener nulle part non plus, du moins j’espère.

Pour Clément Parcoursup c’était mieux qu’APB ! Son rêve d’aller en STAPS a pu se réaliser, après une année à travailler !

Mon conseil : faites tout à l’avance, utilisez toutes les ressources qui sont à votre disposition, frappez à toutes les portes, même celles qui n’ont pas l’air de vouloir s’ouvrir. Je pense que j’aurais dû plus me mobiliser avant mon année sabbatique. Lire des témoignages de personnes ayant choisi la même option que moi, pour savoir quelle avait été leur réflexion quant à leurs études pendant cette année. Je ne me serais pas arrêtée à une conseillère d’orientation, j’en aurais vu dix. Ou vingt, ou trente, jusqu’à ce que j’estime avoir vraiment été aidée. J’aurais plus communiqué, même si ça énerve mon entourage au bout d’un moment. Je pense que j’aurais dû être moins introvertie et c’est ce que je conseille à tout le monde. Si vous vous sentez mal, dites-le, si vous avez besoin de plus d’aide que celle qui vous est donnée, dites-le. Essayez quand même d’apprécier les voeux pas forcément désirés que vous avez eus et dites-vous que vous allez trouver un moyen d’arriver là où vous voulez, d’une manière ou d’une autre. Il faut y croire !

 

Léna, 19 ans, étudiante, Alfortville

Crédit Photo AdobeStock // © MichaelJBerlin 

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1 réaction

  1. Hello Léna , avec parcoursup il y a plein de témoignages comme le tien. Cette façon de mettre les étudiants en attente est inhumaine !
    Cela dit j ai l impression que tu ne sais pas quelle genre de vie tu veux te construire. T’es projets sont flous. Pourquoi le cinéma? Puis les sciences politiques? Il faut peut-être commencer par définir ça! J en parle sur mon blog secretsdorientation.fr , dis moi ce que tu en penses, si ça peut t.’aider ou pas?

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