Nico B. 07/01/2018

Je soutiens mon pote déscolarisé

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J'ai abandonné cours et amis. Ma mère a lâché l'affaire. Heureusement, mon pote Nico est là pour m'aider !

C’était il y a un an et demi. Un ancien ami qui ne me donnait plus de nouvelles depuis deux ans m’a recontacté.

On était ensemble au collège. Il a eu beaucoup de problèmes pendant cette période avec sa famille. Ses parents sont divorcés et n’ont pas toujours été là pour lui. Sa mère a connu une période de dépression. Bref, il n’allait pas souvent en cours à cause de ses problèmes.

Il ne prévenait pas sa mère de ses absences et elle ne s’y intéressait pas plus que ça. Elle a fini par s’en rendre compte, mais n’a rien fait. Début seconde, il a donc totalement arrêté d’aller en cours. Il a coupé les ponts avec tout ses amis après avoir rencontré une fille.

Après sa rupture, difficile, il est revenu me voir et m’a expliqué sa situation. Il était toujours déscolarisé et sa mère ne montrait toujours pas beaucoup de détermination.

Certaines personnes n’ont pas la chance d’avoir des parents qui s’intéressent à eux. Moi, mes parents ont toujours été derrière moi. Quand je ne voulais pas travailler, ils me forçaient. Quand je ne voulais pas aller en cours, ils me forçaient. Ils m’ont toujours posé des limites aux moments où il fallait en poser.

Mon ami n’a pas eu cette chance, malheureusement.

J’ai de la chance, je peux l’aider

Avec un autre ami, on a envie de l’aider, car on est mal pour lui. On essaye donc de prendre le rôle de ses parents. On veut le faire avancer dans sa vie malgré son énorme retard. Sachant qu’il ne veut plus aller en cours, on lui dit d’aller trouver du travail. On le pousse à sortir de chez lui faire des choses, car quand il reste chez lui, il n’a rien à faire. Ça l’aide à s’épanouir, à rencontrer d’autres personnes.

Si je vais à la bibliothèque, je lui propose de venir avec moi pour développer ses connaissances, sa culture qui a pris du retard durant ces deux dernières années. Il ne réagit pas trop à nos conseils. Il a beaucoup de mal à se remettre en question niveau travail, ce qui peut être compréhensible après deux ans sans avoir travaillé.

J’en ai parlé avec mes parents qui m’ont dit de ne plus trop lui parler de trouver du travail, de sa situation, juste de le laisser réfléchir tout seul. Il commence à appeler des gens pour du baby-sitting pour commencer. Il a tout de même beaucoup de mal à se lancer, c’est dur pour lui.

Dans certains cas, la liberté est plus un inconvénient qu’un avantage.

 

Nico B., 17 ans, lycéen à Paris

Crédit photo Adobe Stock // Crazymedia

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