Angele 01/12/2015

Moi aussi, j’ai eu 15 ans

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A 15 ans, se chercher peut être un processus difficile. Et puis Angele découvrir l'animation et avec elle une passion libératrice.

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été une fille heureuse, épanouie et même parfois rigolote (malgré moi), mais… il y a un « mais ». L’année de mes 15 ans – année de mon entrée en seconde – a été une période plutôt sombre. Et pourtant, c’est durant cette même période que j’ai vécu une expérience tout à fait exceptionnelle.

Ado sombre et pathétique

A 15 ans, quand on est une fille, on a ses règles, des trucs laids ça et là sur la tronche. En bref, on voit son corps changer sans rien pouvoir contrôler. C’est à ce moment de la vie que l’on devient cette ado détestable qui claque les portes en hurlant. Je suis certaine que vous en connaissez au moins un ou une dans le genre. Moi aussi j’ai été de celles et ceux qui pensaient que les adultes avaient la même capacité mentale qu’un petit pois. De ces ados, sombres et pathétiques. De ceux qui s’enferment dans leur chambre bordélique avec pour seule compagnie « Soucis  » et « Grand silence ». Sans trop d’amis, sans beaucoup d’envies. Au lycée, rien ne va et à la maison beaucoup de choses ne sont pas beaucoup plus roses. A cette période-là, on devient quelqu’un d’autre. Alors on se raccroche à ses passions (de mon côté, l’équitation), à ses vieux potes qui, même si on est devenu insupportable et boutonneux, ne nous lâchent pas. A 15 ans, on garde tout de même espoir, et on finit toujours par grandir, par s’accepter. On prend du recul. Avec le temps, on comprend. La vie réserve aussi de jolies surprises. J’étais justement à cheval lorsque ma meilleure amie m’a proposé d’intégrer une réunion de préparation de l’été dans un centre aéré. Comme cela venait d’elle, j’ai accepté. Jolies surprises… Elle sont différentes pour chacun de nous, heureusement. Ma jolie surprise, ça a été l’animation.

En équipe, réaliser des trucs dingues !

Animation, ça rime avec révélation et passion. C’est en étant animatrice que j’ai, moi, appris un tas de trucs qui font de moi l’adulte que je suis devenue. A commencer par l’autorité. Pas celle de vos parents ni de vos profs. Non ! Celle d’un adulte qui s’adresse à vous comme à une adulte, celle de votre supérieur, votre boss quoi. Et là, pas question de claquer la porte ou de s’enfuir à la moindre remarque désagréable. Apprendre à se remettre en question, à reconnaitre ses erreurs et à rebondir. En étant un peu dans le monde des adultes, on les comprend mieux. Les tensions et la haine s’apaisent. Devenir un repère pour d’autres enfants m’a permis de mieux comprendre mes parents. Grâce à l’animation, j’ai surtout appris que la vie était plus chouette si on la prenait du bon côté et que parfois, les choses les plus banales deviennent nos plus beaux souvenirs. Qu’en équipe on parvient à réaliser des trucs dingues et que donner son énergie et son temps pour les autres, c’est extrêmement valorisant. J’ai aussi appris que l’argent n’était pas une fin en soi et que rendre les enfants heureux était enivrant. L’animation c’est l’école, l’école de la vie.

Quatre étés à rire, à vivre

Cela fait maintenant quatre étés que cela dure. Quatre étés au cours desquels j’ai rencontré des gens passionnés et adorables. Quatre étés à se déguiser et à raconter des devinettes… pas si drôles. Quatre étés à courir comme des petits fous, à se cacher dans le même parc, derrière les mêmes arbres. Quatre étés à gérer les coups de blues du premier soir de colo, à répéter les mêmes choses et à tenter de transmettre des valeurs aux adultes de demain. Quatre étés à camper, et à rentrer épuisés. Quatre étés à se creuser la tête pour faire vivre à ces mômes des vacances trop chouettes. Quatre étés à partir voir la mer. Quatre étés à chanter à tue-tête, à griller des chamallows autour du feu de camp et à construire des cabanes qu’on ne finira jamais. Quatre étés à répondre aux questions les plus tordues qu’il soit, à faire des boums, du poney, des bracelets de marguerites et des jeux géniaux. Quatre étés à rire, à soigner les genoux et les coudes écorchés. Quatre étés à vivre.

Cette aventure-là est absolument formidable et prouve qu’à partir du moment où l’on décide de sourire à la vie, elle finit par faire de même.

A tous les ados en quête d’identité je dirais, foncez ! Et vous verrez, de votre mal-être un jour ou l’autre vous ferez une force. Soyez passionnés. Soyez vrais. La vie ne s’apprend pas sur Internet, ni dans les livres. Faites ce qui vous plaît et surtout, surtout, n’oubliez jamais que « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.  »

 

Angèle, 20 ans, étudiante en langues et animatrice passionnée

Crédit photo Angèle

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2 réactions

  1. Merci Florence pour ce message.

    Il est vrai que les colos sont avant tout une aventure humaine hors du commun. Quelques heures de sommeil, des convoyages et des soirées interminables mais quel bonheur cela représente ! Je suis heureuse que mon écrit fasse écho avec votre parcours et je continuerai à écrire.

    Merci.
    Angèle

  2. Merci Angèle pour ce témoignage, cela m’a rappelé tous les séjours que j’ai moi aussi encadré!
    J’ai été animatrice plusieurs étés de suite après avoir été colon. Les colos, c’est clairement l’école de la vie, tant du côté des enfants que du côté des anims. Enfant j’y ai acquis une capacité d’adaptation sans pareil, aujourd’hui je peux dormir n’importe ou, m’intégrer dans n’importe quel groupe et être avide de découvrir (encore!) de nouveaux jeux. Animatrice j’y ai acquis une capacité a travailler avec des personnes différentes et parfois dans des groupes hétérogènes, une réactivité sans pareil et surtout, surtout, une capacité a dormir peu, pratique pour par la suite soutenir des charrettes en école d’art quand je croulais sous la charge de travail!
    Bref, si on n’était pas aussi mal payé en animation, j’en aurai certainement fait mon métier!
    Au plaisir de lire le récit de ton prochain été, les activités et les grands jeux que tu y auras organisé, les histoires et les potins, et comment tu en sortiras, une fois encore, grandie.
    Florence.

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