Audrey L. 29/12/2019

Après ma campagne, une grande ville c’est quand même plus cool

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Après le lycée, direction Rennes ! Enfin, une grande ville, pleine de nouveautés comparé à ma vie d'avant, à la campagne.

Toute l’année de terminale, je rêvais de finir le lycée, de quitter le cocon familial et de rompre avec la routine : réveil, déjeuner, bus scolaire à 8h, cours, bus scolaire, retour à la maison. Ce qui m’a motivée pendant toute l’année (fatidique) du bac, c’était de me dire qu’après, je pourrais être libre, faire la formation que j’avais choisie et changer d’environnement.

J’habitais chez mes parents, à une quarantaine de kilomètres de Rennes et non loin du centre d’une petite ville de campagne : Guer. Une ville de 6000 habitants, avec seulement le car scolaire comme moyen de locomotion. Impossible de se rendre dans les villes voisines sans demander aux parents de nous emmener. Il n’y avait pas non plus tous les commerces que l’on pouvait trouver à Rennes ou dans des plus grandes villes. Alors on se limitait aux Intermarché du coin.

La terminale, c’était ma septième année au sein du même bahut !  Je voyais les mêmes personnes tous les jours, certaines depuis le primaire et même depuis la maternelle. Et à chaque sortie, tu croisais tout le monde.

L’excitation de la grande ville

J’avais vraiment envie de changer de ville, même si l’idée de perdre mes amies me torturait l’esprit aussi… Obligée de tout recommencer ailleurs. Rennes, je connaissais déjà pour ses magasins, sa fête foraine et … son métro. Quand nous y allions avec les copines, nous avions l’impression d’être grandes, libres, de pouvoir voyager où nous voulions avec le métro. D’ailleurs, on s’amusait à s’arrêter à n’importe quel arrêt. Juste pour le plaisir. De retour en « campagne », la vie redevenait maussade.

Alors, je me suis décidée : ce serait Rennes après le lycée. Première étape : le logement. J’ai constitué un dossier social étudiant pour des logements individuels et couplés avec une amie à moi. On s’y est prises trop tard. On ne savait pas, mais c’est la guerre des logements étudiants à Rennes. Ne me voyant pas faire plus de deux heures de bus chaque jour pour les cours, j’ai dû chercher un logement de dernière minute. Après des « vacances » d’été en quête d’un appart avec la pression des parents derrière, j’ai trouvé une colocation avec une dame qui n’était jamais là.

Une vie de liberté et de responsabilité

Aujourd’hui, mon lycée est à une quinzaine de minutes en bus ; dès que je n’ai pas cours, je peux retourner à l’appart, chose que je ne pouvais pas faire avant, faute de transports. Je peux même rejoindre des amies qui sont à la fac ou aller au McDo ou faire plein d’autres choses, selon mes envies. Aussi, le matin, je suis plus obligée de me lever trois heures avant le début des cours pour prendre l’unique bus que j’avais pour aller de la maison de mes parents au bahut. Il ne me reste que le lundi matin où je me lève à 5h45 pour quitter Guer, où je retourne chaque week end, et revenir dans ma vie à Rennes.

Fille de la ville, Mélina a dû déménager à la campagne. Elle regrette sa vie d’avant, où elle était libre et indépendante :  « Mon village de campagne, ma prison »

Dans cette vie « libre », ce à quoi je n’avais pas pensé, ce sont les courses : prévoir ce qu’on va manger, ne pas oublier les charges à payer, le loyer… Je fais les courses le lundi soir, mais je ne sais jamais quoi prendre ou alors c’est toujours la même chose. Je me fixe un budget de 20 euros max pour chaque semaine. Et maintenant que je peux aller au McDo quand je veux, j’essaie de ne pas craquer.

Ce changement de vie m’a aussi fait changer la façon dont je voyais ma ville de campagne. Comme j’ai cassé la routine que j’y avais, je m’y sens mieux, je prends même du plaisir à revoir ceux qui étaient dans mon école et toutes celles et ceux que je connais depuis toujours.

L’année prochaine, j’envisage de refaire un dossier social pour un logement couplé avec mon amie. Nous avons désormais compris comment fonctionne la vie à Rennes et on est prêtes pour le dépôt des dossiers (à la première heure !), et ici démarrera encore une nouvelle indépendance.

 

Audrey, 18 ans, étudiante, Rennes

Crédit photo Unsplash // CC NeONBRAND

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