ZEP 02/10/2017

Se faire des potes à la fac, c’est facile ?

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Après trois ans de lycée, il faut tout recommencer ! La fac, c'est une bonne occasion de se faire de nouveaux amis, si tant est qu'on y arrive... Trois étudiants nous racontent leurs galères et leurs petites victoires.

Léo, 25 ans, en M1 à la Sorbonne : « J’ai cherché les gens de la fac sur Facebook… »

Arrivé de Dunkerque, je connaissais un peu la capitale mais l’intégration à l’université, c’est pas simple. Les Parisiens restent dans le réseau d’amis qu’ils ont depuis longtemps… et ne se font pas forcément de nouveaux amis à la fac.

A force, on s’est de plus en plus retrouvés entre provinciaux. Les liens régionaux s’effaçaient, on devenait juste « provinciaux ». Aujourd’hui, mon réseau d’amis n’est constitué pratiquement que de provinciaux, alors que je suis à Paris depuis huit ans !

Je dois avouer que c’était plutôt la solitude les premières années… mais rien d’insurmontable ! Si dès les premiers mois on avait des gens avec qui aller bouffer à la cantine, c’était plus compliqué de se voir en dehors de la fac, ça mettait plus de temps.

Pour rejoindre une de ces communautés, j’ai utilisé une technique : j’étais très frustré de ne pas trouver de gens avec qui ça pouvait matcher dès le départ. Je suis donc allé sur Facebook et j’ai checké les intérêts des gens pour voir si on avait des points communs. Je voulais faire l’économie de la parlote, du cheap talk. J’ai repéré une personne grâce à ça, une parisienne avec un groupe d’amis gravitant autour d’elle et dans lequel je me suis inséré.  Cette personne, c’est ma copine actuellement ! Et je n’ai pas honte du tout !

Margaux, 18 ans, en L1 Géographie à Nanterre : « Les gens de ma classe ne savent pas trop parler. »

Mon premier jour en L1 n’était pas exceptionnel, la rentrée quoi ! Mon premier cours était un cours magistral, j’ai plus rencontré de gens avec mon premier TD. Personne ne se connait parce qu’on sort tous du lycée. Du coup, dans les couloirs, quand on attend le prof, on commence un peu à parler avec les gens : « Tu viens d’où ? T’es en L1 ? C’était quoi ton lycée ? »

Le problème, c’est que les gens de ma classe ne savent pas trop parler. Ils vont te répondre, mais ils ne vont pas te poser de questions en retour. Mon deuxième TD, c’était avec un prof un peu particulier, bizarre, qui raconte sa vie quoi. C’est là qu’on a commencé à parler entre nous à dire des trucs sur le prof. Tu commences à dire à tes voisins : « Il est chelou ! ».

Voilà, c’est un peu avec des moments comme ça que tu commences à parler.

Le seul amphi que j’ai eu, on était 70 et là, par contre, c’est pas le genre d’endroit où tu fais des rencontres. Tu t’assoies un peu au pif et pendant les cours magistraux t’enchaines la prise de notes. Et une fois que c’est fini, tout le monde se barre !

Aurélie, 29 ans, en M1 Histoire de l’art à la Sorbonne : « Les TD des bonnes occas’ pour se rencontrer. »

Je commence enfin ma vie active !  Je suis par nature assez ouverte et sociable donc je n’ai pas de souci, mais à l’université, comme on a tous des emplois du temps différents, ce n’est pas forcément évident.

Cela peut prendre du temps de se faire des amis, surtout en licence, vu qu’on peut choisir un cours sur quatre cours. C’est compliqué de voir qui suit les mêmes cours que soi et d’aller parler en fonction des affinités…

En plus, je suis arrivée en L3. Les gens étaient donc déjà en petits groupes, ils ne parlaient plus vraiment aux autres personnes, aux nouveaux. J’ai donc attendu avant de créer des liens.

Jin n’avait pas d’amis à la fac, enfin qu’une. Et l’ « amitié par intérêt », c’est pas son truc. Elle se dit que c’est peut être à cause de ça qu’elle a raté son année…

Je n’ai pas connu les grands amphis. Mes salles, c’était des beaucoup plus petits formats. Ça favorise les rencontres, surtout en TD. Plus facile de faire des rencontres quand on n’est pas 500 dans une salle !

Et en master, c’est encore plus facile. On est avec son prof, en séminaire. Tout le monde suit les mêmes cours. On en a très peu (six heures par semaine), mais on intervient beaucoup. C’est beaucoup plus simple de créer des affinités, pour le travail, les sujets de recherche ou nos mémoires.

 

Crédit Photo Flickr // CC www.audio-luci-store.it 

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6 réactions

  1. Je repense à mes amis de la fac, que j’ai quitté y a quinze ans. Sur Paris.
    Quelqu’un m’avait dit: « ne vas pas à Paris. Les gens vont t’instrumentaliser et lorsqu’ils n’auront plus besoin de toi, au revoir. »
    Au final c’était vrai. Tu viens de « la province », tu fais des réseaux par intérêt, pour faire croire, donner à penser que t’étais quelqu’un d’entourer. Tu rencontres d’autres gens comme ça, par intérêt. Tu séduits une fille qui elle aussi s’intéresse nouvellement à toi depuis qu’elle a vu que tu es entouré. Quand ça se termine entre vous, elle se dirige naturellement vers tes amis les plus en vues. Etc…Un tissus de mensonge qui peut durer parfois vingt ans ou jusqu’à qu’il n’y ait plus d’intérêt croisé.

  2. Hello Claire,

    Merci pour ton message, et merci de lire la ZEP. On te conseille d’aller sur le site http://www.nightline.fr et sur http://www.soutien-etudiant.info pour trouver des ressources, de l’écoute et des solutions à ta situation. Tu n’es pas seule !
    Si tu souhaites lire d’autres témoignages sur le sujet, voici le lien d’un SLASH que nous avons publié il y a quelques semaines : https://zep.media/slash/deux-ans-solitude-metropole/?l=etudes-sous-covid

    Bon courage à toi,

    L’équipe de la ZEP

  3. J’ai intégré la fac il y’a 2 ans maintenant et c’est horrible dans un contexte de confinement et de cours à distance et étant moi même extrêmement timide.
    Je suis au bord de la dépression a force d’être seule.
    J’ai rencontré personne

  4. Courage !

  5. Je suis au bord de la dépression tellement je suis seul.

  6. bonjour je me présente Virginia est je recherche des amis
    pour allez me balader

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