Steeven A. 14/07/2014

Est-il extraordinaire d’être normal ?

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À l'école, il n'est jamais facile de trouver sa place. Moi, j'étais normal. Ni trop bon ni trop mauvais... J'aurais rêvé de plus de solidarité.

Il est dur d’être un enfant « normal »… notamment à l’école.

Qu’est-ce qu’être normal ?

Normal ? Ce n’est pas être premier de la classe, sinon les autres se moquent, le considèrent comme arrogant. Les insultes fusent et le comportement frôle la haine. Il est dur pour un enfant d’être mis au banc par les camarades de classe et félicité par les adultes. L’enfant se retrouve coincé entre deux mondes, celui des enfants, parfois simples et manichéens, celui des adultes qui prônent la méritocratie scolaire.

Normal ? C’est aussi ne pas être le dernier. Mieux accepté par les enfants, le clown du groupe vu comme un « sale gosse » par les adultes. C’est difficile de trouver sa place dans la classe quand on n’y arrive pas, on se remet en cause alors que c’est simplement le système qui ne s’adapte pas à tout le monde. On n’est juste pas compatible…

Ailleurs d’autres systèmes existent, plus solidaires comme au Cameroun ou plus professionnalisant comme dans les pays scandinaves… Peut-être faudrait-il s’en inspirer ? Bien sûr, il y’ aura toujours des oubliés. Aucun système ne fonctionne avec tout le monde, chacun est unique. Alors pour s’en sortir, il n’y a pas de secret, il faut se serrer les coudes, faire attention les uns aux autres et rester humain.

Toujours est-il que les enfants s ‘efforcent de correspondre à des rôles imposés par le système scolaire. Avec un peu de chance, ils cesseront d’être ce qu’on attend d’eux et redeviendront eux-mêmes.

 

Steeven, 25 ans, volontaire en service civique, Rouen

Crédit Photo Bilal Kamoon // Flickr

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1 réaction

  1. Je pense que le fond du problème soulevé ici, c’est le fait que chaque groupe d’appartenance a sa propre notion de la normalité, et que dès lors, on ne peut pas être « normal » de tous les points vue. On sera toujours les anormaux de quelqu’un, et cela souligne me semble-t-il, le dangereux confort qu’il y a à rester confiné dans un seul groupe, car cela peut conduire à l’idée que ce groupe finalement, a valeur de « supériorité normative » si on peut dire ça comme ça.

    D’une manière générale, je déplore relativement, à titre personnel , que de groupes émergent des codes, des normes, voir de dogmes encombrants, tendant à étouffer et/ou à blâmer, les particularités individuelles des membres.

    A titre personnel, il y a un certain nombre de groupes auxquels je ne souhaite pas appartenir, du fait de ces contraintes, et auxquels de toute façon, je n’arrive même pas à appartenir.

    La solitude m’est largement préférable à une conformité dégénéré, qui inviterait implicitement les individus appartenant au groupe à l’auto-répression.

    Solitude qui à long terme, n’est évidemment pas idéale, et elle même potentiellement dangereuse.

    Je rêve dès lors d’une sorte de synthèse que je résumerais en une espèce de formule oxymorique: la création de « groupe d’anormaux » au sein desquels ne serait pas renié les individualités des membres, où chacun pourrait s’extérioriser librement sans avoir à craindre les regards des autres.

    Je me revendique de l’anormalité, à tort ou à raison, mais avec passion dans tous les cas, car elle est pour moi synonyme de singularité.

    A priori cela me semble possible, si tant est que de tels groupes soient basés à la fois sur l’ouverture d’esprit et le respect mutuel(ce sont peut-être là aussi des normes, pourrait-on rétorquer. Si tel est le cas, je dirais alors que je suis minimaliste en matière de norme, et qu’il faut savoir garder ces deux là pour éviter qu’indirectement, d’autres se mettent à pousser comme de mauvaises herbes). Disons aussi qu’il faut trouver les bonnes personnes pour ça, et lors de la survenue éventuelle de complications, pouvoir répondre à cette question: dans quelle mesure peut-on être respectueux avec ceux qui ne sont pas respectueux? Chacun y répondra au cas part cas en fait.

    Par ailleurs, il me semble qu’une autre question s’impose: un « groupe sans (trop de) normes peut-il se survivre à lui-même? La tendance de chaque groupe n’est-elle pas finalement de faire émerger des normes, aussi marginales puissent-elles être dans un « groupe d’anormaux »(qui ne le serait alors finalement plus tant que ça) par rapport à d’autres normes beaucoup plus présentes dans d’autres groupes ne se voulant pas anormaux?

    N’y a-t-il pas finalement d’ores et déjà des groupes se voulant en marge, se voulant rebelles, se voulant émancipés, et qui ont en fait leur propre système normatif, n’étant alors rien de plus, en définitive, que des troupeaux alternatifs?

    Si tout cela m’apparaît complexe, je ne suis pas moins après la rédaction de ce message, animé par le désir ardent de voir émerger des puissances individuelles dans la fraternité pour qu’éclosent des esprits libres et épanouies.

    Je conclurais en citant F.Nietzsche: « Deviens ce que tu es. Fais ce que toi seul peut faire. »

    Maxime MERCIER.

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