Romane R. 27/11/2017

Mon ex m’a fait vivre l’enfer du harcèlement

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Dans une soirée, j'ai rencontré Mathis. Complicité, fous rires, séduction, on a échangé nos numéros. Erreur. J'étais loin d’imaginer que Mathis et ses amis allaient me faire vivre un calvaire pendant presque un an via les réseaux sociaux…

Au début, Mathis était très gentil avec moi. J’avais l’impression que je comptais pour lui, que j’étais spéciale à ses yeux. Et puis je me suis rendu compte qu’il avait une très mauvaise influence sur moi. Il avait un comportement humiliant et dégradant à mon égard. Alors j’ai coupé les ponts, ne plus le revoir. C’est là que mes ennuis ont commencé…

Le début du cauchemar

Je n’ai pas mis beaucoup de temps à comprendre qu’il allait me faire regretter de ne plus vouloir de lui. Il a procédé étape par étape, comme s’il n’en était pas à son coup d’essai.

Au début, il m’envoyait des messages à répétition en me disant que je ferais mieux de le revoir. Sinon ? Ça allait barder pour moi. Il était de plus en plus insistant. Des snaps blessants, des messages Facebook virulents, des commentaires humiliants sur Instagram… Il a usé de tous les réseaux sociaux.

Puis, est venu le temps des menaces et du chantage : « Si tu ne baises pas avec moi, j’envoie les fameuses photos à tous mes potes. » Effroi. C’était devenu du harcèlement sexuel. Paniquée, apeurée, effrayée, je n’ai pourtant pas cédé. Non. Ses chantages n’ont pas cessé pour autant. Alors, j’ai choisi le silence. Je subissais en n’ayant plus la force de riposter.

Les étapes de ma descente aux enfers

Le fait que je l’ignore le rendait fou. Alors il l’a fait. Il a envoyé toutes les photos intimes qu’il avait de moi à tous ses potes. J’avais la boule au ventre à chaque fois que j’entendais mon téléphone vibrer… Le défilé des insultes a alors débuté.

« T’es qu’une grosse pute ! »

« T’as pas honte, c’est à cause des filles comme toi qu’on viole les meufs ! » 

À l’unisson, lui et ses amis m’ont humiliée et rabaissée plus bas que terre. Acharnement et persécution, ils s’entendaient parfaitement sur la manière de me détruire. A force de me le répéter, ils ont réussi à me faire croire que je ne valais plus rien. Ma confiance en moi a chuté. Je voulais de moins en moins sortir, je ne mangeais plus, je ratais les cours, je me murais dans le silence.

J’avais beau les bloquer partout, ils réussissaient toujours à reprendre contact avec moi. Plusieurs fois, j’ai voulu en parler à mes parents. Mais j’avais beaucoup trop peur de ce qu’ils auraient pu penser de toute cette histoire. J’ai désiré ne plus exister.

J’ai failli craquer. Je me disais : « Allez Romane, donne-lui ce qu’il veut, revoie-le et couche avec lui comme ça ils te ficheront tous la paix. » Heureusement, ma meilleure amie m’a dit qu’il fallait que je porte plainte. J’étais réticente, je redoutais les représailles mais j’ai fini par aller voir la police.

Se couper des réseaux sociaux

Ma plainte a été classée sans suite. J’ai donc pris la décision de me couper de tout. De désinstaller tous les réseaux sociaux et de changer de numéro. Cela m’a fait un bien fou.

La cousine de Mélanie a vécu l’enfer des violences conjugales. Insultée, humiliée, violée. Elle l’a soutenue et aidée à en sortir.

Je n’ai plus jamais entendu parler d’eux. Je me suis souvent demandé pourquoi. Si c’est parce qu’ils avaient eu peur lors de ma déposition au commissariat ou s’ils s’étaient tout simplement lassés et avaient changé de victimes. Je n’ai jamais trouvé la réponse.

Maintenant, je peux le confirmer : il y a des mots qui font beaucoup plus mal que les coups. J’ai vécu un calvaire car j’ai simplement dit : « Non. »

 

Romane R, 20 ans, étudiante, Ile-de-France

Crédit photo Adobe Stock

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