Barbara G. 24/01/2014

Non, ne vous inquiétez pas, je vais bien

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Mentir, survivre, faire semblant... Tout cela fait partie de mon quotidien. Élève de terminale, je me lève chaque matin avec le sentiment que je risque d'exploser...

Et avec le temps, tout s’arrange, comme ils disent. Et il y a toujours des problèmes plus graves que les siens, comme ils disent. Mais ce ne sont pas eux qui, chaque matin, se réveillent avec une boule au ventre. Pas eux qui, chaque jour, mentent ouvertement à la face du monde et font comme si tout allait bien.

À chaque minute qui passe, je risque d’exploser. Tout ce que j’entasse en moi, tous ces sentiments refoulés, plus de place pour les stocker. Mais j’peux pas tout évacuer. Alors j’pleure de rage, j’pleure mes malheurs chaque soir avant de me coucher. Et eux, ils pensent que quelques paroles bateaux vont tout arranger. Que c’est qu’une passade, une crise qui va passer. Mais je sais moi, que leurs tripes ne menacent pas de s’échapper à chaque parole échangée, que leurs rires et leurs sourires sont sincères et pas forcés. Ils n’ont que les mots vivre et profiter aux lèvres : « Profite de ta vie », « On en a qu’une »… Et vous croyez vraiment que grâce à ça, le vide qui est en moi va se combler ?

Moi, je serais plutôt experte du mot survivre. Ca fait quelques temps déjà que jour après jour, j’en fais le tour. J’pourrais leur dire ce que c’est que d’être en lutte permanente avec soi-même. De ne plus être mais paraître. J’pourrais leur apprendre à mentir, à se mentir à ces gens qui ont cru que quelques mots me suffiraient pour m’en sortir. Bien essayé, ouais, bien tenté. Mais encore une fois, ils ont lamentablement raté. Et j’peux rien faire pour les aider moi. J’me tais, et je souris. Je dis que « oui, c’est sûr, ça va s’arranger », que « non, ne vous inquiétez pas, je vais bien » et on passe à autre chose.

Parce que le mensonge que j’ai tissé a très facilement marché, parce qu’ils n’ont pas su voir plus loin que mes mots censés les rassurer. À mon tour, je ferme les yeux et je fais comme si tout ça n’était que passager. Oui, ça va passer.

 

Barbara, 18 ans, en terminale littéraire, Montauban

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2 réactions

  1. Je comprends tellement. Je pense que ça, il faut vraiment de la chance pour en sortir (si on en sort réellement un jour…). Du moins j’espère que pour toi aussi ça s’atténuera voir disparaîtra. Courage.

  2. Je sais ce que c’est, je fais pareil: faire comme si tout allait bien, faire l’autruche..
    #Une autre Montalbanaise qui survit au lieu de vivre..

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