ZEP 17/02/2014

J’étais un poids « lourd »

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Suite à des problèmes familiaux, j'ai pris du poids. Beaucoup de poids. J'ai mis du temps à accepter mon corps, mais l'amour m'a fait remonter la pente. En m'aimant, mon ancien copain m'a appris à m'aimer.

2008 : 50 kilos.

Des problèmes familiaux, un décès, une maladie de la thyroïde.

2009 : 60 kilos.

2010 : 65 kilos.

2011 : 70 kilos.

2012 : 76 kilos, le poids lourd.

Avec mes 1m57 autant vous dire que c’est vraiment pas le corps qu’on voit dans les magazines.

Comment je l’ai vécu ?

Ça a été le pire moment de ma vie et encore le mot « pire » est faible.

Dépression, renfermement, asociabilité, irritabilité.

La vie de rêve. Honte de manger en public (resto ou cantine) de peur du regard des autres, honte d’aller dans certains endroits, honte d’aller à la plage, à la piscine, etc.

J’habite à cinq minutes de la plage top chrono, et pourtant ça fait cinq ans que je n’y ai pas mis un pied.

Et tout ça à cause de quoi ? Du regard des autres, des moqueries que j’ai pu subir.

J’en voulais à la terre entière.

Quand j’ai commencé à prendre du poids, c’était au mois de mai et je m’en souviendrais toute ma vie, c’était la première moquerie rapportée quelques temps après par ma bande de copains venant d’une sois disant « amie » en me voyant manger une gaufre au Nutella : « Non mais franchement elle pourrait faire quelque chose, être gros c’est pas une maladie ça s’arrange elle a cas plus BOUFFER. »

Déjà je ne lui avais rien demandé, puis venant d’une amie proche, ça fait encore plus mal.

Je ne lui ai plus jamais adressé la parole et ça a été le début d’une descente aux enfers.

Je ne sortais plus, je ne parlais plus à personne, dès qu’on me faisait une reproche je le prenais à cœur, c’était un cercle vicieux, je me réfugiais dans la nourriture et je grossissais à vue d’œil.

Echec scolaire, mauvaises fréquentations, rebellions, rapports de force avec mes parents, je crois que mon adolescence je l’ai vraiment eu dure et ça pour tout le monde.

J’ai souvent vu ma mère pleurer mais « cœur de pierre », disait-elle, ne comprenait rien.

Deux histoires d’amour catastrophiques, je ne croyais plus en rien je croyais que personne m’aimais et que je ne méritais pas qu’on m’aime.

Des mots durs les fois où je me disputais avec quelqu’un : GROSSE VACHE, restera gravé dans ma mémoire jusqu’à la fin de mes jours.

C’est beaucoup trop facile de s’attaquer au physique, mais tout ce que j’ai pu faire de bien pour les autres ça on ne le voit pas évidemment et pourtant si je devais demander à ce qu’on me rende la monnaie de la pièce je crois bien que je serais millionnaire à cette heure-ci.

Ma BELLE personne qui la voit alors finalement ?

J’étais dans l’autodestruction je pense que j’essayais de me punir moi-même du fait d’être devenue comme ça.

Puis en 2013 j’ai rencontré la plus belle personne à mes yeux, celle qui m’a faite découvrir le monde, la vraie vie, le vrai amour, celle qui m’a faite prendre confiance en moi. C’était ma plus belle histoire, j’ai vu qu’on pouvait m’aimer réellement, que je pouvais être belle.

Puis j’ai perdu du poids sans m’en apercevoir petit à petit, tout simplement parce que j’étais bien dans ma tête, bien dans mon corps et ça grâce à l’amour.

J’en ai la preuve aujourd’hui que perdre du poids n’est pas seulement une question d’alimentation ou de sport, mais simplement une question de confiance en soi et de bien être psychologique.

Malheureusement cette histoire s’est terminée mais j’en garde de très bons souvenirs et j’ai cette nouvelle force qui me fais avancer jour après jour.

2014 : 64 kilos.

Et j’en suis fière.

 

L, 19 ans, étudiante, Bordeaux

Illustration Getty Images/iStockphoto/Thinkstock

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1 réaction

  1. Moi aussi j’ai déjà eu des problèmes de poids, à l’école primaire, au collège et au lycée, on se moquait de moi. Mais maintenant j’ai perdu du poids, je vais bien, comme tu le dis si bien ce n’est pas qu’une question d’alimentation !

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