Shirley 05/06/2019

Quand j’ai enfin assumé mes cheveux !

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J'ai les cheveux bouclés, mais les ai longtemps rêvés lisses. Au collège, j'ai commencé à en prendre soin et à les assumer. Une étape importante pour m'accepter.

Petite, je voulais avoir des cheveux longs et lisses comme les princesses dans les films Disney. À la télé, on voyait plus de filles avec des cheveux tout lisses qu’avec des cheveux bouclés. Ma mère qui a les cheveux naturellement bouclés les lissait tout le temps. Donc, pour moi, c’est ce que je devais faire pour être belle. Je crois que j’aimais avoir des cheveux avec des boucles mais que je ne les trouvais pas assez longs. Mon moment préféré, c’était quand je me lavais les cheveux parce qu’ils devenaient plus longs avec l’eau.

Je pensais que pour être belle il fallait avoir des cheveux lisses

Nous vivons dans une société remplie de critères précis de beauté : la femme doit être belle, mince avec les cheveux lisses. À cette époque, je pensais que pour être belle, il fallait absolument avoir des cheveux lisses. Je ne voyais pas beaucoup de « renois », avec des cheveux bouclés, qui assumaient leurs cheveux naturels sans faire de tissage, de mèches, etc.

Quand ma sœur est rentrée en seconde et moi en CM2, j’ai vu qu’elle prenait beaucoup plus soin de ses cheveux. Elle s’occupait de sa belle chevelure bouclée que j’admirais. Ça lui allait tellement bien ! Et moi j’étais là, à ne pas assumer mes cheveux. Je les attachais tout le temps. Moi et ma sœur, nous n’avons pas le même type de cheveux. Ma sœur a pris du côté de mon père, donc elle a plutôt des cheveux crépus, alors que moi, j’ai des cheveux très bouclés : ni crépus, ni frisés. Pas bouclés comme une blanche, non, bouclés bouclés. Des boucles qui s’approchent plutôt des cheveux crépus, mais pas crépus pour autant… Ma sœur me répétait tout le temps d’assumer mes cheveux, de les lâcher et qu’ils étaient beaux, mais moi, je ne les trouvais pas beaux.

« Non ma fille, tes cheveux crépus ne sont pas un problème. » Pour le Huffpost, la blogueuse Danielle Ahanda raconte comment elle apprends à sa fille à aimer ses cheveux et à déconstruire les standards de beauté occidentaux.

Quand j’ai décidé de prendre soin de mes cheveux, ma sœur m’a aidée

C’était énervant à l’école d’entendre toutes ces remarques stupides : « On ne voit plus le tableau », « Est-ce que tu arrives à les coiffer ? » ou « Je peux les toucher ? »… Ils sont cons ou quoi ? Bien sûr que j’arrive à les coiffer. C’est des cheveux comme les autres. C’est juste que la texture est différente… On tentait de me balancer des stylos pour, je cite : « Voir si ça accroche. » Je voulais les lisser, mais ma mère refusait. Elle me disait que ça allait les abîmer, alors j’ai décidé d’en prendre plus soin et ma sœur m’a aidée à m’en occuper.

 

 

 

Le fait de voir de plus en plus de personnes (notamment des influenceuses sur YouTube comme Paola lct) assumer leurs cheveux m’a beaucoup aidée à apprendre à les aimer. Un jour, j’ai pris mon téléphone et j’ai fait toutes les recherches possibles sur les cheveux bouclés : « Comment prendre soin de ses cheveux », « Quels produits utiliser sur des cheveux de métisse ». Je suis allée dans des boutiques spécialisées, j’ai pris des crèmes, des shampoings sans silicone… Je me faisais des masques maison, etc.

C’est au collège que je les ai acceptés, même si les gens de mon collège ne m’ont pas vraiment aidée à les assumer. Ils n’ont pas les mêmes cheveux que moi. Ils ont soit des cheveux lisses, soit des cheveux ondulés ou des cheveux crépus, et celles qui ont des cheveux crépus font souvent des défrisages… Aujourd’hui, je les aime mes cheveux.

 

Shirley, 14 ans, collégienne, Paris 

Crédit Photo Unsplash // CC Joao Paulo De Souza Oliveira

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