Mohammed A. 02/06/2014

Quel malheur cette quête du bonheur

tags :

Chacun a sa propre perception de ce qu'est le bonheur. Un savoir ? Quelque chose que l'on possède ? Que l'on veut ? Et si en vérité, nous n'avions jamais connu le bonheur ?

Il parait après toutes ces années qu’on n’a pas compris le bonheur, qu’on n’a pas pu lui donner un sens, un mot qui le désigne. Il parait, hélas, qu’on n’a pas su être heureux. La farce dans tout cela c’est que je me demande ce que je pourrai dire un jour à mes enfants s’ils me demandent ce que c’est le bonheur.

Je serai certainement hésitant, effrayé de donner un sens qui n’existe pas. Il est intéressant de réussir, d’atteindre son but, de réaliser ses rêves, mais je me suis souvent demandé ce que c’est que réussir : Est-ce avoir de l’argent ? Est-ce avoir un diplôme ? Ou fonder une famille épanouie ?

Jamais content

C’est toujours épineux de parler du bonheur. Chacun le conçoit à sa manière, mais je suis presque certain que personne n’était content le jour où il a obtenu ce qu’il avait tant voulu. On oublie souvent que la vie n’est à la hauteur de nos intuitions. S’il lui arrive de te donner quelque chose d’une main, elle t’en prend autre chose de l’autre main. Si elle t’offre la santé, elle t’enlève la richesse ou la réussite. Si elle te donne l’argent, elle peut te priver de la santé et tu passeras la reste de ta vie à courir, à dépenser cet argent pour retrouver la santé. Et s’il arrive à la vie de te donner presque tout (ce qui est très rare), elle te privera sans crier gare de ceux que tu aimes, du contact avec les gens, du contentement. Rien n’est pire que d’avoir tout en étant mécontent.

La sagesse extraordinaire des gens ordinaires

Tout ce qui est beau est certainement simple et le contraire est toujours vrai. Si tu veux être content, il suffit d’aller voir ceux qui le sont alors qu’ils n’ont rien ou même pas la moitié de que tu as, tu te rendras compte que tu as été ingrat vis-à-vis de tous ces dons offerts que tu n’as pas su apprécier, ingrat vis-à-vis de la vie.

D’où la sagesse extraordinaire des gens ordinaires. On a demandé un jour à une mère qui parmi ses enfants était le plus cher pour elle ?  Sa réponse foudroyante venant d’une analphabète sidèrera ceux qui ont passé toute leur vie à faire des études sans être capables d’exprimer leur sentiment d’une telle douceur intelligente. Elle a dit : « Le plus cher parmi mes enfants c’est le plus petit jusqu’à ce qu’il grandisse, le malade jusqu’à ce qu’il guérisse et l’absent jusqu’à ce qu’il revienne. » Sagesse sidérante venant d’une mère analphabète.

La question que tout le monde se pose : « Qu’est ce que je veux exactement ? »

Il faut accepter tout ce qui vient de la vie, essayer de voir son coté positif. Cela me rappelle une citation d’Adous Huxley : « L’expérience ce n’est pas ce qui nous arrive, mais ce que nous faisons de ce qui nous arrive. »

Je dis cela car j’ai l’impression que tout le monde se pose la question que je n’arrête pas de me poser ; qu’est ce que je veux exactement ? Et si je sais ce que je veux, est-ce ce que je dois vraiment vouloir ? Est-ce que je cherche sans cesse que ce qui peut me rendre content ? Et l’Autre a une place dans ma vie ? Je me dis souvent : comme tu es ingrat et petit lorsque tu ne vis que pour toi-même, et comme tu es généreux et grand lorsque tu vis pour l’Autre.

Tu peux être bancal, pas très d’aplomb, tu peux trébucher longtemps, collectionner les faux pas, mais n’oublie jamais que tu es là pour réussir, pour être utile, n’oublie jamais que tu es le plus intéressant sur cette terre, que tu es l’être humain…

 

Mohammed, 22 ans, étudiant en licence de philosophie, Rouen

Illustration via Rocksane sur DeviantArt

Partager

1 réaction

  1. C’est un bel article, sur un sujet sur lequel on peut tous se questionner et qui fait réfléchir. Au passage, ce blog est super, avec des articles toujours très intéressant et instructif 😉

Voir tous les commentaires

Commenter