Jules B. 24/01/2017

Mon rêve de ballon rond… a crevé

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Le foot est le sport numéro 1 en France. Mais du plaisir au pro, il y a un dribble... difficile à enchaîner pour Jules.

Quand je suis arrivé dans le centre de formation du Mans FC pour devenir footballeur professionnel, j’étais le plus petit. J’avais seulement 14 ans quand la moyenne d’âge était de 17-18 ans. C’était mon rêve d’intégrer un centre de formation.

Le premier jour, on m’a emmené dans ma chambre et j’ai rangé mes affaires. J’ai plutôt bien vécu l’éloignement de ma famille. J’ai rejoint un ami, Hedi. Lui et moi, on jouait dans le même club, mais pas dans la même catégorie. On a signé à un mois d’écart. Nous sommes allés manger avec le reste du centre, je ne connaissais personne mais il m’a présenté à tout le monde et j’ai vite été intégré.

Un Parisien en province

Puis j’ai rejoint ma nouvelle équipe. Difficile : certains me calculaient à peine. Quand un parisien vient dans une équipe de province, il n’est pas le bienvenu. Ils n’aiment pas les Parisiens et même les coaches privilégient les gens de province même s’ils viennent de loin. Il faut prouver pourquoi le club t’a pris et montrer qui tu es. Après quelques semaines passées avec l’équipe, j’étais bien intégré.

Au bout d’un moment, les journées se ressemblaient toutes : debout à 6h45, le réveil était dur à cause des journées longues. Une fois bien réveillé, les journées passaient en accéléré. Petit déjeuner obligatoire sinon on se faisait remonter. A 7h45,  j’allais au collège, à 15min à pied. Nous étions quatre du centre à y aller pour la scolarité et j’avais besoin d’être encadré car j’étais jeune, je voulais seulement m’amuser. Pour moi, la vie c’était le foot, les potes et les filles.

Après le collège, un car venait chercher tous les joueurs du mans FC et nous emmenait au centre pour 2h d’entrainement. Je vous l’ai dit : des longues journées !

Après la déception, continuer à y croire

L’entrainement fini nous rentrions pour manger. À 20h, on devait aller dans la salle d’étude jusqu’à 21h30. Apres, nous étions libre jusqu’à 23h. On jouait à la PlayStation, on faisait de l’ordinateur, on regardait la télé, on écoutait de la musique, on s’entraînait au babyfoot…  Il y avait vraiment une bonne ambiance. On était quasiment qu’entre Parisiens. Au bout de deux ans au centre de formation, je n’ai pas pu décrocher le contrat de joueur aspirant car le club manquait d’argent.

Alexandre, Isaac et Enzo pratiquent le foot et le basket depuis petits. En grandissant, leur rêve d’être joueur pro s’évapore peu à peu.

Ils voulaient quand même me garder dans le centre, mais j’ai préféré partir pour essayer d’avoir un contrat ailleurs en pensant que j’allais intégrer un autre centre de formation. Problème : au Mans, je me suis blessé. J’ai mal été soigné et j’ai dû me faire opérer.

J’ai arrêté le foot à peu près un an et maintenant, je reprends dans un petit club parisien, tout doucement. Je retrouve ma motivation petit à petit et si j’ai ma chance de pouvoir être suivi et faire des tests je la saisirai.

Jules, 18 ans, stagiaire à l’Ecole de la 2ème chance (E2C), Ile-de-France

Crédit photo Flickr / Caroline Vincelet

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