Candice 09/01/2015

À Prague, on dit « Jsem Charlie »

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Le 7 Janvier 2015, des terroristes attaquent Charlie Hebdo. La France accuse, choquée, le coup de cette violence. Et les jeunes ils en pensent quoi ? Série de témoignages.

« Liberté, égalité, fraternité » est l’un des symboles de la France. Charlie Hebdo est LE symbole de la liberté, et plus précisément de la liberté d’expression. Voila ce qu’est Charlie pour moi, et pour beaucoup je suppose. Je m’appelle Candice, j’ai 19 ans, je travaille en République Tchèque depuis novembre, je suis triste et en colère, je vais au rassemblement à 18h30 à l’ambassade de France à Prague, et JE SUIS CHARLIE.

Jsem Charlie

Après l’annonce de la fusillade, un élan de solidarité s’est créé ici, en République Tchèque. Mes collègues, ma patronne, des amis ont tous troqué leur photo de couverture Facebook de soirées arrosées pour une photo simple, avec une énorme signification : une image noire avec ce slogan « Je Suis Charlie ». Par la suite, le « Je Suis Charlie » s’est transformé en « Jsem Charlie Hebdo », ce qui, pour moi, montre à quel point ils sont, ici, touchés par la situation.

Hier soir, il y avait un rassemblement à Prague, devant l’ambassade de France. Plus d’une centaine de personnes s’étaient réunies, des Tchèques, des français, des Italiens, des Allemands… Tous brandissaient des affiches, des crayons, des roses. Un parterre de bougies, de fleurs et de mots s’est vite installé. Il grandissait minute après minute. Le tout, dans une grande émotion.

Mobilisation Charlie Hebdo à PragueDes personnes ont commencé à mettre également des bougies et des dessins au pied du mur John Lennon, car la place commençait à manquer devant l’ambassade.

Ce matin, j’ai pu voir sur les réseaux sociaux que, dans certaines villes de République Tchèque, des minutes de silence étaient organisées à 12h. Les personnes s’habillent également en noir, en hommage aux personnes disparues.

Les Tchèques compatissent vraiment et c’est beau de voir à quel point ils sont compréhensifs, émus et en colère.

Même loin de France, ici, j’ai l’impression d’être parmi eux, parmi les français qui souffrent de la perte de 12 d’entre eux et de cet essai d’assassinat de leur liberté.

Ils compatissent tellement qu’aujourd’hui, pour vous donner un exemple, je ne travaille pas. Ma patronne m’a laissé un « free day » pour pouvoir suivre l’actualité et rester à Prague avec la communauté française.

Aujourd’hui, je suis fière d’être entourée des Tchèques et de personnes de toutes l’Europe, et de voir à quel point un élan de solidarité et d’émotion s’est créé ici.

Candice, 19 ans, République Tchèque

Illustration : Baptiste Sanchez, 19 ans, ex-KaBoom, Île-de-France

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