Laura L. 21/05/2018

Après avoir été victime d’attouchements et d’une sextape, l’enfer de la « réputation »…

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Une relation sexuelle qui finit par des attouchements non désirés et une sextape qui tourne dans tout le lycée. Comment retrouver confiance dans les garçons ?

Novembre 2015. J’écoutais de la musique dans mon lit quand Maeva, une de mes meilleures amies m’a appelée en larmes. Elle sanglotait, sa voix était hésitante, j’ai compris qu’elle n’arrivait pas à parler. Je m’inquiétais et je l’ai noyée de questions.

Elle a fini par me raconter : elle était chez son petit ami avec une amie qui habite à Garges-lès-Gonesses. Elle et son copain ont eu une relation sexuelle. Sa voix tremblotait à nouveau. Le problème c’est qu’à la fin, deux amis de son copain sont sortis d’en dessous du lit. Et son copain était au courant.

Début du cauchemar. A ce moment-là, j’ai pensé que le pire lui était arrivé et lui ai demandé qu’elle continue à me raconter ce qui s’était passé. D’après ce qu’elle m’a dit, elle aurait été victime d’attouchements. Elle m’a raconté exactement ce qui s’était passé : après leur relation sexuelle, les deux gars sous le lit ont commencé à la toucher. Un de ses amis s’est mis sur elle, mais il n’a rien fait. Son copain est intervenu et leur a dit de la laisser partir.

Entre temps, l’autre fille avait pris peur et était partie. Je ne savais pas quoi lui dire car je ne m’étais jamais retrouvée dans cette situation, ni personne d’autre autour de moi. Je me suis sentie si mal !

Le lendemain elle est allée au lycée, à Gagny. Elle a vite compris qu’une vidéo de cette scène tournait : tout le monde se l’envoyait par message. C’était un des amis de son copain qui avait filmé. Dans la vidéo, on l’entendait crier et se débattre. Elle se sentait mal. Elle n’a plus jamais parlé à son copain. Ça a tourné dans tout le lycée et même dans les villes à côté.

Peur de passer pour une « fille facile »

La plupart des membres de son entourage lui ont tourné le dos, choqués de son comportement, de sa nouvelle réputation. Elle ne pouvait rien faire pour changer ça. Les gens l’insultaient dans le lycée, ils la connaissaient pour cette vidéo. Ils l’appelaient par son prénom suivi d’une insulte.

Et les réseaux sociaux n’arrangent rien ! Charlotte, elle, s’est faite harceler sur Twitter par les gens de son lycée.

Quand ça s’est calmé, un de ses amis proches lui a fait du chantage. Elle acceptait d’avoir des rapports sexuels avec lui ou il envoyait la vidéo à toutes ses connaissances. Elle a refusé. Et il l’a fait. Pendant un an et demi, tout le monde en parlait.

Avec des amies, on lui a conseillé de porter plainte, mais elle n’a pas voulu. Elle avait peur des représailles, mais aussi  d’être rejetée par sa famille qui aurait pu penser que c’était une « fille facile ».

Aujourd’hui, beaucoup moins de personnes parlent de cette vidéo. Mon amie est une personne forte. Elle a réussi à passer au-dessus de toute cette histoire, mais elle n’a plus confiance en les garçons. Elle a peur de revivre ce drame.

 

Laura, 18 ans, lycéenne, Drancy

Crédit photo Adobe Stock //  © MM Studio

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1 réaction

  1. C’est très dur mais il faut que ton amie soit forte, plus forte que tout ce qui se dit sur elle. Elle n’a rien fait de mal. Ceux qui se sont très mal conduits, c’est son petit ami et ses deux copains. Ce sont des salauds, et légalement c’est un viol : ton amie n’était pas consentante ! Elle aurait pu, elle aurait dû porter plainte (mais je comprends qu’elle n’ait pas eu la force de le faire). Tous ceux qui l’on insultée, qui ont fait circuler ces vidéos sont au mieux des lâches et des imbéciles, au pire des salauds. Je le répète : c’est un viol !

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