Adama D. 11/07/2018

Le foot est mon terrain d’intégration

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Sénégalais, j'ai connu le foot français à la télé dans mon village. Peu après mon arrivée en France, je me suis inscrit dans le club de foot de ma nouvelle ville. Nouvelle team, nouvelle vie ?

Le 16 septembre 2016, j’atterris à l’aéroport Charles-de-Gaulle. J’arrive du Sénégal pour rejoindre mes frères et sœurs installés en région parisienne. Je ne connais pas grand-chose de la France, à part le nom de son président de l’époque : François Hollande.

Je connais aussi le foot français : le championnat de Ligue 2 que je regardais chaque vendredi. Et la Ligue 1 les samedis et dimanches. Avec mes trois frères, on regardait plusieurs matchs de suite à la télé dans le salon familial. Et presque tous les matchs de Paul Pogba, en équipe ou pour l’équipe de France. Un numéro 10 comme moi !

Dans ma nouvelle team, toujours numéro 10

Deux semaines après mon arrivée, je me présente au club de foot de ma nouvelle ville de Villeneuve-la-Garenne, en banlieue parisienne. Impossible pour moi de ne pas remettre des crampons.

Sofiane, le coach, me dit : « Je ne peux pas te prendre comme ça. Tu vas faire des tests : si ça se passe bien, je te prends dans mon équipe. » Pendant trois jours, je fais des pompes, je cours et je touche un peu le ballon. Je me donne à fond. Ça paye. Après les épreuves, Sofiane me dit : « C’est bon, tu peux venir t’entraîner avec l’équipe. »

Le mercredi suivant, à 19h30, je suis sur la pelouse synthétique du stade Gaston Bouillant pour mon premier entraînement.

Ça me change des terrains en sable du Sénégal. Dans mon pays d’origine, j’ai commencé le football à 13 ans. Je suivais trois entraînements par semaine sur le sable, et le week-end, c’était le championnat, sur le terrain synthétique comme en France. J’ai toujours été milieu offensif. J’aime faire des passes à mes potes pour qu’ils marquent. Des fois, c’est moi qui fais le plus de passes décisives, mais pas à tous les matchs non plus !

Sidi et Brahim, les deux autres coachs, m’accueillent au premier entraînement et me disent que je peux revenir tous les jours.

Motivé pour jouer… et pour mes papiers!

Entre-temps, j’ai récupéré un acte de naissance et pris rendez-vous avec un médecin pour fournir un certificat médical. Je me suis débrouillé seul pour obtenir ma licence en remplissant la fiche d’inscription sans problème. Je peux dire que le foot m’a aidé à savoir remplir des papiers !

Je découvre la région avec les matchs à l’extérieur : Nanterre, Colombes-la-Garennes, les quartiers de Paris…

Les entraînements et les matchs s’enchaînent sur un bon rythme. Je fais connaissance avec Rivaldo, Yann, Bradaï et Alexis, le seul à être français. Les autres sont Congolais, Marocains, Algériens. Mais le français, c’est la langue qu’on doit tous parler au club. Je m’oblige à le parler et à laisser le wolof, la langue de mon pays, au vestiaire. Et au fil des matchs, la communication s’améliore.

Merci le foot !

 

Adama, 21 ans, E2C Clichy

Photo CC Innovation_School // Flickr

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