Reynald 09/12/2014

Impôt : ma lettre ouverte au Président de la République

tags :

Pendant sa campagne, François Hollande a beaucoup mis l'accent sur la jeunesse, une priorité de son quinquennat disait-il. J'aimerais aujourd'hui qu'il tienne ses promesses et pense réellement aux jeunes.

Monsieur le Président de la République,

Je me permets de vous écrire cette lettre pour dénoncer un problème qui touche la jeunesse de notre pays. Jeunesse que vous disiez être une priorité lors de votre élection.

Au lendemain de votre élection, vous affirmiez que vous seriez à notre écoute, je vous demande donc de me le prouver aujourd’hui.

Je suis actuellement en service civique, un statut que vous devez connaître puisque vous en avez parlé récemment…  Début décembre il me semble ? Vous étiez pour le rendre universel… Peut-être une bonne idée, mais qui suis-je pour en juger ? Ce que je sais en tout cas, c’est que nous, en service civique, nous avons la volonté d’agir… C’est sans doute d’ailleurs pour cela que je vous écris.

Taxe d’habitation et coloc’, la galère

Voilà ce sur quoi j’aimerais attirer votre attention, et vous alerter : l’incapacité des jeunes à payer leur taxe d’habitation. Pour rappel, fin 2012, le taux de pauvreté chez les 18-24 ans était de 22.5% alors qu’il n’était «que» de 14% dans l’ensemble de la population. Et alors que cette difficulté est réelle, faire une demande de remise gracieuse (qui permet d’être exceptionnellement exonéré d’un impôt) est extrêmement complexe lorsque l’on est en colocation. Or, une part croissante de jeunes choisit ce mode de logement. Ne devrions-nous pas, aujourd’hui, faire en sorte qu’en cas de colocation, une part seulement de la taxe d’habitation soit adressée à chaque colocataire et non pas un total. En effet, cela représente une complexité énorme pour un dossier de remise gracieuse. Une complexité que même l’administration fiscale ne sait pas gérer. J’en ai fait l’expérience. Est-ce normal que l’administration fiscale ne sache pas gérer une telle situation ?

Des actes politiques pour accompagner l’évolution des moeurs

Je ne suis pas énervé, non, surtout exaspéré. Devoir me rendre dans les locaux de l’administration à trois reprises, pour me retrouver avec trois réponses différentes, c’est une perte de temps. C’est fatiguant pour tout le monde.

J’en arrive à ce constat malheureux qui est qu’en ce qui concerne la jeunesse, l’évolution des mœurs et des normes sociales n’est pas suivie d’actes politiques. Ma question est donc la suivante : ne serait-il donc pas de votre devoir de faire évoluer cette machine complexe qu’est l’impôt ? Et ne serait-ce pas votre rôle, en tant que Président, de faire changer les choses à travers les lois de finances ?

Malgré nos divergences d’opinion je pense que nous pouvons tomber d’accord sur cela. Cette proposition ne coûterait pas un centime à la collectivité, car il s’agit juste de rendre plus simple, à des jeunes comme moi, l’accès à l’autonomie et à un habitat, et de simplifier des lourdeurs administratives, énergivores et chronophages.

En espérant que ma requête retiendra votre attention, veuillez accepter, monsieur le Président de la République, mes salutations distinguées.

 

Reynald, 19 ans, volontaire en service civique à Caen

Partager

Commenter