Ibrahim 03/01/2015

Je ne vote pas et pourtant, je suis un citoyen

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Ne pas voter, c'est grave ? Martin est passé de la fierté d'aller voter à la tentation de s'abstenir. Parce que pour lui, le système de représentation actuel ne fait plus sens. Pour Ibrahim, s'abstenir est une autre forme d'engagement, qui ne remet pas en cause sa citoyenneté.

Certains pensent qu’on ne peut critiquer ou s’intéresser à ce qui se passe sur le territoire si l’on ne s’exprime pas en passant par l’urne et l’isoloir. Bien sûr, il y a des personnes qui ne participent pas au  système électoral parce qu’ils ne se sentent pas concernés par ce qui les entoure. Je ne le nie pas. Mais ce n’est le cas pour tout le monde.

Ce n’est pas parce que je ne vote pas que je ne suis pas un citoyen. Si je n’ai pas toujours voté, c’est parce que j’estime que ne pas le faire est aussi un moyen de s’exprimer, de montrer son désarroi et de faire comprendre qu’il n’y a aucun des partis proposés qui nous convient. « Vote blanc ! », me diriez-vous. Mais je continue à penser que voter blanc donne quand même de l’importance au système en place.

Rendre les politiques « meilleurs »

Je me dis que si l’on désertait les urnes, la classe politique se mettrait peut-être à travailler au mérite, pour nous encourager à y revenir.

Peut-être que les hommes politiques se décideraient (enfin) à arrêter de se taper dessus pour être élus, et chercheraient plutôt à se montrer plus innovants et compétitifs que leur adversaires.

Peut-être que cela forcerait les partis à se démarquer, non pas en dénigrant continuellement les autres, mais en mettant en avant leurs propres atouts. Et en déterminant leur appartenance politique de façon très claire, même si je pense qu’ils ne sont (et seront) jamais transparents.

Voter pour le moins pire

Le problème, aujourd’hui, c’est que les gens ne votent plus pour le meilleur mais pour le moins pire. Ils votent non pas pour que des actions se fassent, mais pour empêcher (selon eux) le pire de se produire. Et la peur de ce pire est alimentée par les médias et les politiques, ce qui arrange à la fois le PS, les Républicains et le Rassemblement national. Chaque parti y trouve son compte, mais les votants dans tout ça ? Personne ne s’y retrouve. Alors je me demande : quand cessera-t-on de voter par dépit ?

Ibrahim, 25 ans, volontaire en service civique, Essonne

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