Walid H. 15/09/2018

La forêt c’est mon refuge, ma forteresse

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Grandir à côté d'une forêt m'a beaucoup aidé. J'ai fait de la nature un échappatoire à tous les problèmes rencontrés en ville. Une bulle protectrice.

Ma ville est entourée de végétation, comme une forteresse. Petit, j’ai fait plusieurs activités dans la forêt : rando, cueillette, sport. L’esprit de la nature m’a permis de sortir de ma zone de confort urbaine. Je me sentais dans deux mondes différents entre la ville où j’habitais et la forêt. C’était à peine à six minutes en voiture, quinze minutes à pied ! Tout près de mon quartier, accessible à tous !

Quand je partais en activité en forêt, j’étais déconnecté, je rentrais dans un monde imaginaire. Alors qu’en ville, j’étais trop pensif, trop pessimiste par rapport à mon passé, mon présent et mon futur.

Avec ma famille, c’était plutôt cueillette des champignons ou des châtaignes. Et avec mes amis, je m’amusais à partir en exploration, comme si on était dans un film. On montait des expéditions en mode Tom Sawyer.  On partait souvent à vélo ou à pied, avec un sac à dos, un repas et du matériel pour construire des cabanes. Ma « phase » de petit, c’était une aventure fantastique !

Du jeu enfantin au refuge

En grandissant, mon monde a changé. Ma manière de penser la nature aussi. Mais pas mon imagination. J’aurai toujours le syndrome de Peter Pan ! J’ai commencé à aller en forêt pour chercher un refuge, pour échapper à ce qui se passait dans mon quartier, ou à l’école.

Parce que, dans ma ville, je me sentais incompris. Je me sentais toujours le moins intelligent, une personne sans qualité, sans personnalité. Et pas aidé dans mon parcours scolaire pour m’améliorer. Les profs devaient me donner des cours de soutien mais ils ne l’ont jamais fait.  C’était la phase la plus dure de ma vie. J’avais des grosses difficultés de compréhension dans tous les domaines. J’avais toujours un temps de retard par rapport aux autres, à ma famille, à mon entourage. Les scolaires et les sportifs me surpassaient.

Alors, incompris, la forêt, j’en ai fait une bulle ! Un endroit pour chercher des réponses à toutes mes questions. Je me baladais pour observer les paysages, écouter le silence. C’était pour me vider la tête des choses négatives de la vie. Je me posais souvent sur une falaise pour admirer la vue et remettre en questions mon comportement. C’était un peu ma deuxième mère ! La nature m’écoutait, sans me critiquer. Des espèces vivantes m’envoyaient des messages forts par le silence. Un peu comme une mère, la forêt veut ton bien, vivre en harmonie.

Actuellement j’ai 26 ans, je vis entre Autun et ma forteresse naturelle. J’ai pris de la maturité et de l’expérience. J’ai toujours la même habitude de passer souvent en forêt pour chercher des réponses plus spirituelles à mes questionnements, et apprendre la patience. Je me demande pourquoi je suis venu au monde et qui l’a créé, ce monde. Je me dis qu’il y a forcément une réponse quelque part. Je pars donc souvent méditer seul en forêt pour me ressourcer.

L’homme solitaire recherche la solitude mais essaie surtout de dompter le mal et le bien. Tout en étant en communion avec la nature et l’esprit.

 

Walid, 26 ans, animateur, Autun

Crédit photo © Walid H.

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