Arnaud 29/05/2015

Souriez, vous êtes dans le métro !

Et le prix de la tête avec l'air le plus déprimé du métro est décerné à ... tout le monde !!! Sauf à ce musicien qui joue de la guitare en demandant une pièce...

Aujourd’hui, dans le métro, en observant la tête des gens, je me suis demandé s’il n’y avait pas un concours dont le thème serait : « Avoir l’air le plus déprimé possible. » Et puis, en observant le reflet de mon visage dans la vitre, je me rendis compte que ma nuit blanche de la veille me valait un regard fade et fatigué. Avec cette apparence, peut-être que les autres se sont demandés si moi aussi je participais à ce concours de l’air le plus déprimé.

L’un regarde ses pieds, l’autre sa montre

Toutes les places assises sont prises, observées presque avec mépris par quelques personnes se tenant debout, peut-être par légère jalousie. Il y en a un qui regarde ses pieds, l’air épuisé de s’en servir. Une autre regarde sa montre, l’air stressé de voir les aiguilles du temps la rapprocher d’un retard au travail.

Un peu plus loin, il y a une personne qui se tient debout. L’homme est souriant et tient une guitare acoustique à la main. Le guitariste joue quelques mélodies, puis demande calmement des pièces de monnaie aux gens assis dans la rame.

Le guitariste, et un détail étonnant

Certaines personnes lui en donnèrent, d’autres pas, comme moi, par exemple, qui tournais la tête et regardais à travers la vitre du métro en faisant semblant de ne pas faire attention à sa requête. Sur un wagon réunissant environ trente personnes, la plupart avaient probablement un travail, un salaire, un abri au chaud, un certain confort matériel, et un regard triste. Et l’autre, celle qui avait joué des mélodies pendant quelques instants, n’avait peut-être ni emploi ni confort matériel, à part sa guitare un peu abîmée par le temps. Mais cette personne offrait à voir aux autres un détail étonnant : son sourire aux lèvres.

Ce jour-là, se distinguant par sa joie apparente dans ce triste spectacle, cette personne semblait plus riche que les autres, et bien sûr, je ne parle pas d’argent.

 

Arnaud, salarié en insertion, Paris

Texte rédigé en atelier d’écriture avec Banlieues créatives

Crédit photo : Marche à l’ombre, film réalisé par Michel Blanc

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