Ouassila S. 06/06/2017

Ma banlieue, c’est une grande famille !

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L'esprit de solidarité, voilà ce que j'aime dans mon quartier ! Depuis que je suis toute petite, je le ressens : je fais partie d'une très grande famille...

J’habite au Bourget, dans une cité assez calme qui a autrefois connu des tensions. Lorsque j’étais petite et que je jouais en bas de chez moi, les grands de la cité jouaient au foot tout en nous surveillant. Ici, on se considère comme appartenant tous à la même famille.

À la rescousse !

Je me souviens d’un jour de printemps où nous étions tous ensemble. On jouait, comme d’habitude, jusqu’à ce que des cris nous interpellent.

Petits comme grands cherchaient à savoir d’où les bruits venaient.

On a alors aperçu une femme qui se disputait avec deux hommes. L’un des deux lui a porté un coup au visage.

Tous les jeunes se sont précipités pour la défendre et la protéger ! Les agresseurs ont pris la fuite. Les grands sont restés avec cette femme pour s’assurer qu’elle était bien en sécurité.

On ne l’avait jamais remarquée, mais elle habitait dans notre cité. Quelques jours plus tard, elle a acheté une grande quantité de confiseries pour les jeunes et les enfants de la cité, pour les remercier.

Un bel élan de solidarité qui m’avait, à l’époque, beaucoup touchée.

Chacun sa part, chacun sa place

Je trouve que ce genre d’histoire démonte bien les clichés et préjugés sur les jeunes de banlieue. Loin d’être une exception, cette histoire reflète notre vie en communauté.

On a appris à vivre comme ça, à partager, à gérer nos problèmes… Tous ensemble.

Aujourd’hui, j’ai grandi et je remplace presque les grands d’hier. Je surveille et j’aide à mon tour les petits frères et sœurs de tout le monde.

Ma vie dans cette cité me fait un peu penser à l’histoire du Colibri :

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

 

Ouassila, 16 ans, lycéenne, Le Bourget

Crédit photo Flickr // Sunny Ripert

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