Elena 09/06/2017

Les « soirée filles » peluches Hello Kitty ont toujours la cote

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Dans ma résidence universitaire, j'ai découvert les soirées filles, garanties 100 % clichés.

Vendredi soir, je me dépêche pour rentrer du travail à l’heure. Il y a une « soirée filles » dans ma résidence universitaire et je veux y participer. Je m’attends à une soirée intéressante, même si je ne sais pas encore ce qu’on va faire. Lorsque j’entre dans la salle, je vois une table de maquillage, des peluches Hello Kitty, des bougies partout. Je suis déçue. Une soirée filles pourrait être l’occasion de se réunir, de parler des droits des femmes, de lutter contre le sexisme. Mais dans ma résidence, c’est le contraire. La « soirée filles » sert à renforcer les clichés sexistes. Après une heure, je fuis la soirée.

Quels modèles pour les petites filles ?

Je me demande comment tous ces stéréotypes peuvent persister. Qui a décidé qu’être une femme, c’est se maquiller et passer des soirées avec des peluches ? Plus je réfléchis, plus je réalise qu’on apprend déjà aux petits enfants comment une fille et un garçon doivent être… selon la société.

À l’école, ce sont les garçons qui font des bêtises, qui sont rebelles, parce qu’un garçon est comme ça : fort, actif, un peu sauvage.

Un garçon ne pleure pas. À moi, on m’a dit qu’il fallait être sage et gentille, plaire à tout le monde.

À l’adolescence, c’est encore pire. Malheureusement, tous les médias ne se rendent pas compte de leur responsabilité. Quand j’avais douze ans, j’ai regardé une émission de TV allemande, « Germanys next Topmodel », un concours pour devenir top model. À la fin, une seule gagne le « titre ». Dans cette émission, les femmes n’ont pas besoin d’éducation ou d’intelligence, il leur suffit d’être belles… et maigres. Elles sont utilisées pour servir tous les clichés sexistes. De temps en temps, elles pleurent, elles font des histoires, elles trouvent toujours à critiquer leur corps et celui des autres… Et elles sont des modèles pour beaucoup de filles.

Marre de tous ces clichés !

J’ai arrêté assez tôt de regarder ce programme. Maintenant, je ne suis plus la petite fille qui n’est jamais contente de son corps à cause de toutes les images retransmises dans les médias. Le chemin a été difficile pour que je prenne conscience de ma propre valeur, mais certaines filles n’y arrivent jamais.

Encore aujourd’hui, en tant qu’adulte, je dois me battre contre le sexisme.

Au travail : « Non, tu n’as pas le droit de m’interrompre juste parce que tu es un homme. »

À la résidence : « Non merci, je suis capable de porter ma lessive toute seule, parce qu’être une femme, ce n’est pas être faible. » Et oui, je sais me garer et cela probablement mieux que tous les connards qui sortent des propos sexistes.

J’en ai marre de toutes ces généralités, de tous les clichés. Il faut arrêter de caractériser des personnes selon leur sexe et commencer à voir des individu(e)s qui ont des caractères et capacités différents quel que soit leur sexe.

Vendredi prochain, il y a une deuxième soirée filles et cette fois, je vais y aller pour dire que j’aimerais bien faire du rugby, du bricolage ou jouer à FIFA, et que ce serait cool de laisser participer des hommes, si certains préfèrent ce genre d’activités à se maquiller ou faire la cuisine.

 

Elena, 19 ans, volontaire en service civique, Perpignan

Crédit image Naïma 

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