Pierre B. 12/02/2019

En attente tout l’été, Parcoursup ne m’a pas respecté

tags :

Après le bac, Pierre voulait faire une licence STAPS. Problème : sur Parcoursup, aucun de ses vœux n'a été validé. Il s'est ainsi retrouvé en septembre sans aucune option de formation...

En mai 2018, l’aventure Parcoursup a commencé et si j’avais su toutes les péripéties que j’allais traverser, je me serais sûrement abstenu.

Sur Parcoursup, j’ai demandé licence STAPS à Évry, Orsay et Créteil, mais j’étais sur listes d’attente et le nombre d’étudiants était très conséquent. Dès le début, j’ai flairé le bourbier. Le mois de juin est passé. Tout au long de cette période, les profs m’ont dit : « Ne vous inquiétez pas », « À la rentrée, tout va aller », « Vous êtes nombreux dans ce cas ». J’y ai cru à ces belles paroles, mais je pense qu’eux-mêmes n’étaient pas sereins. Parcoursup, c’était nouveau pour eux donc… Je ne sais pas. Leurs réponses ne m’inspiraient pas du tout confiance.

Aux mois de juillet et août, je me levais chaque matin en me connectant sur Parcoursup, en espérant avoir une réponse positive. Mais, manque de chance, je n’avais aucune réponse. L’attente était trop longue pour moi, je suis quelqu’un de peu patient. J’ai envoyé des messages à des amis pour connaître leur situation et, par la même occasion, pour me rassurer. Leur situation était-elle aussi critique que la mienne ? Je me posais dix mille questions. « Pourquoi, je n’ai pas été accepté ? », « J’ai eu mon bac avec mention pourtant, je n’ai rien, comment ça se fait ? », « Peut-être qu’il y a eu un bug sur Parcoursup ? », « Peut-être que je me suis pas bien inscrit ? »… Des questions sans réponses.

Personne n’a su m’aider

Pendant les deux mois de vacances, chaque jour, je devais zyeuter au moins une vingtaine de fois le site de Parcoursup. Cette attente me rendait fou. Néanmoins, j’ai réussi à passer de bonnes vacances avec mes potes qui eux avaient reçu une réponse positive. Je n’allais pas gâcher mes deux mois de répit pour ça ! Par contre, ils ne se privaient pas de me le dire : « Oh ! Moi, je vais à la Sorbonne ! », « Dans deux semaines, je vais en STAPS à Évry », « Ma rentrée c’est le 3 Septembre… » Mentalement, c’était rageant et je commençais même à perdre confiance en moi. Je me demandais si j’étais trop nul pour ce que je demandais.

Septembre est arrivé, le stress et la colère étaient au maximum. Toujours aucune réponse, ni positive ni négative, ne m’avait été donnée. Ça devenait abusé de leur part ! Je me suis déplacé en personne auprès des universités pour leur demander des explications. Qu’est-ce que je devais faire pour avoir une place ? «  Il faut attendre ! », « C’est pas nous qui gérons les inscriptions, contacter Parcoursup ». Chaque université m’a donné la MÊME réponse, à croire qu’ils avaient fait une réunion juste avant !

J’ai essayé de contacter Parcoursup, mais bon, pour avoir une réponse de leur part, tu as le temps de faire France – États-Unis à la nage. C’était la première fois que j’étais autant frustré de ma vie. La rentrée de certains de mes amis approchait. Je relançais mes demandes, je harcelais les universités, à tel point que je connaissais par cœur certains numéros de téléphone ! J’ai appelé Parcoursup, mon ancien lycée, mais personne ne pouvait m’aider. J’avais l’impression de me battre sans arme contre du vide.

Ma mère ne comprenait pas la situation car, à son époque, c’était différent et plus simple, même pour mes aînés ça n’a pas été aussi dur ! Voire pas du tout : ils n’ont eu aucune difficulté à trouver une école. Étant le dernier, ma mère était à fond derrière moi pour que je réussisse elle « misait tout sur moi ». Elle-même était abattue face à la situation.

J’étais sur le point d’abandonner

Les jours passaient et se ressemblaient. Je me sentais comme victime de ce logiciel à échec scolaire. Mi-septembre, je pensais vraiment que je n’allais pas être scolarisé car j’étais toujours loin d’être le premier sur les listes d’attente. Je faisais des lettres de motivation et des CV pour demander du travail en tant qu’animateur auprès de la mairie. Je me voyais mal, tous les matins, me lever de mon lit sans rien faire, sans but ! Donc je me suis dit : pourquoi pas trouver un travail ? Comme ça j’aurai un peu d’argent pour bien me faire plaisir…

Lancé dans les études sup’ après une année de césure, Clément est passé par Parcoursup. Il peut comparer avec APB. Il préfère la nouvelle formule et nous explique pourquoi.

Quelqu'un, dont on ne voit que les mains, tape sur le clavier de son ordinateur portable. Derrière cette personne, quelqu'un se tient debout.

Finalement, fin Septembre, le DU PaRéO de Paris Descartes m’a contacté en m’apportant une bonne nouvelle, alors que je n’y croyais plus. Et je souligne BIEN que cette « foutaise » de Parcoursup ne m’a pas aidé, car c’est le DU PaRéO qui m’a contacté sans passer par Parcoursup. Ce n’est pas ce que j’avais prévu mais j’ai quand même saisi cette chance ! Dans mon entourage, c’était un signe envoyé du ciel. Tout le monde était content pour moi. À ce moment précis, je me suis dit : le chemin a été dur, je n’ai pas eu ce que je voulais, mais on va faire avec. Car de toute manière, je n’avais vraiment pas d’autre option qui s’offrait à moi, mis à part le travail.

Cette formation, que je ne voulais pas mais qui est convenable, va me permettre d’enrichir mon CV. Je pense cette année refaire sur Parcoursup les mêmes vœux en espérant que l’année 2019 sera la mienne. La vérité, c’est que Parcoursup ne m’a pas respecté. Je me suis senti insulté. Ils m’ont archi pas aidé.

Pierre, 18 ans, étudiant, Essonne 

Crédit photo Pixabay // CC Alexis

Partager

Commenter