Briana W. 22/04/2019

Je cherche à échapper au système scolaire français

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Depuis le lycée, je suis en rupture avec ma scolarité. Après avoir changé d'établissement en première, j'ai raté mon bac. Je rêve désormais de poursuivre mes études dans un autre pays.

Je suis en classe de terminale et j’ai toujours détesté l’école. Au collège, c’était trop facile et puis au lycée, c’était vraiment trop dur. Je pense que c’était plus la quantité de travail que le niveau qui m’embêtait réellement. Dans tous les cas, l’histoire de mon parcours scolaire est vraiment très particulière.

Je suis bilingue et grâce à mon niveau en anglais, j’ai été acceptée en seconde dans la section internationale à Notre-Dame du Grandchamp, un lycée « très bien réputé » à Versailles. Bien sûr, le niveau était élevé. Le bac n’était même pas un stress car on nous préparait déjà aux classes préparatoires. Absolument tout dans cette école tournait autour du travail. Je me réveillais à 6h, prenais le train à 7h, travaillais une heure dans le train puis j’arrivais au lycée, j’avais cours et parfois, je n’avais même pas de pause aux intercours. Ensuite, il y avait la pause déjeuner durant laquelle tout le monde étudiait et je retournais en classe jusqu’à 19h parfois. Quand je rentrais chez moi, j’avais genre cinq heures de devoirs à faire, mais je ne les faisais jamais…

Pendant deux ans, Lino n’est pas allé en cours. En cause, une phobie du système scolaire. Au lycée Ozenne de Toulouse, il a rejoint une classe spéciale dans laquelle des jeunes décrocheurs sont accompagnés individuellement avec, comme objectif, la reprise d’une scolarité normale. Un reportage France 3 !

J’ai développé une phobie du système scolaire

Mes journées étaient vraiment très stressantes et éprouvantes. Je n’ai jamais su trouver ma place. J’étais la plus jeune, je n’étais pas riche et je ne croyais même pas en Dieu. Je ne voulais pas être dans cette école, mais j’y suis restée durant toute mon année de seconde. J’y ai aussi fait mes deux premiers mois de première. Mais j’en ai eu assez et j’ai donc décidé de faire le CNED, l’école à la maison. Je suis passée d’une vie surchargée à une vie super calme, peut-être trop calme.

J’ai arrêté de socialiser alors que je suis une personne très sociable. Je me suis isolée de mes amis car ils avaient cours assez loin et pour aller les voir, il y avait une dizaine de bus à prendre donc ça n’a pas duré très longtemps. Entre temps, j’ai développé une phobie scolaire, quelque chose que les gens négligent, ne prennent pas assez au sérieux.

Élève dite « réservée », Caroline a aussi connu la phobie scolaire. Cela ne l’a pas empêchée d’obtenir une licence en sciences de l’éducation et d’être aujourd’hui fière de qui elle est.

J’ai repris contact avec mes amis du collège et je suis allée les voir au lycée Jean Monnet proche de chez moi, à La Queue-les-Yvelines. Quand j’ai su que ce lycée proposait une section art, je m’y suis intéressée, chose qui ne m’était jamais arrivée de toute ma scolarité. J’ai toujours été très artistique. J’ai fait de la sculpture pendant huit ans, j’ai aussi fait du chant, de la guitare, du piano et de la peinture pendant des années. Je me suis donc inscrite à Jean Monnet. Je n’ai pas eu mon bac, j’ai redoublé et me voilà. Depuis quelque temps, je cherche une solution pour échapper au système scolaire français et en septembre, enfin, je partirai pour le MET College à Brighton en Angleterre. Et je laisserai la France derrière moi.

 

Briana, 16 ans, lycéenne, Rambouillet

Crédit photo Pixabay // CC0

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1 réaction

  1. Bonjour,

    Élève dite « réservée », je connais la phobie scolaire.
    Cela ne m’a pas empêchée d’obtenir une Licence en Sciences Humaines et Sociales, mention Psychologie en 2019 et d’être aujourd’hui fière de ce que je suis, de ce que je deviens encore.
    Actuellement Médiateur Familial au Service des Urgences pour Adultes en Centre Hospitalier Universitaire, l’école professionnelle m’a apporté patience, psychologie et pédagogie dans des fonctions contenante, informative et sécurisante endosser dans le cadre de ce statut de Médiateur.
    À ce jour, assurément, ma conscience professionnelle s’en trouve augmentée, mon plaisir d’apprendre, manifeste.
    Tel un électron libre, je poursuis sur le chemin de l’ambition, de la vocation et de la formation.

    Au plaisir de vous lire,
    Isabelle G.

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