Diane R. 09/05/2020

J’étais pas prête pour la fac, ce foutoir

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L'organisation de ma fac c'était déjà pas ça hors confinement, alors maintenant... Entre du travail à n'en plus finir et des profs qui annulent leur cours, comment réussir ma L3 ?

Je suis en L3, une L3 qui la pauvre n’était pas prête pour 2020… et le confinement ! Que je vous explique : après avoir reçu mon DUT, j’ai décidé de suivre une licence Information – Communication dans une fac que je ne nommerai point pour éviter tout problème. Cette inscription était importante à mes yeux : cette L3 est issue d’une fac qui a un nom prestigieux et était en continuité parfaite avec les enseignements que j’avais reçus à l’IUT. Mais ma fac est pour ainsi dire à la ramasse. Et avec ce confinement, il y a une augmentation des problèmes d’organisation…

Que je vous fasse LA liste :

– Les profs, présents quand bon leur semble et qui, en cette période de confinement, nous envoient les devoirs aussi quand bon leur semble

– L’administration pas si oufff non plus, qui reçoit les informations avec « un jetlag de six ans »

–  Enfin, les emplois du temps tellement aléatoires qui vous offrent for free des trous de plus de trois heures parfois…

Si vous voulez mon avis personnel : ça craint ! Ça craint car, après avoir passé deux ans cocoonée dans un IUT, je débarquais à la fac le ventre déjà nouée par de multiples appréhensions en tout genre !

Oups, pas de prof attribué pour ce cours…

L’université, c’est comme qui dirait « un peu le foutoir », où le bon vieux « t’es un adulte, tu dois te débrouiller par toi-même ! » est de mise. Lors de mon inscription, j’ai dû faire des allers-retours parce que mon inscription n’était jamais « complète ». Je viens du 78 et donc Paris n’est pas tout prêt. Puis, j’ai reçu une enveloppe avec une photo de moi, mon certificat de scolarité mais PAS ma carte d’étudiant !! (Mais y avait la photo, allez savoir pk ?!). J’ai donc dû aller à la fac. Quand je suis arrivée, ils ont considéré que c’était une erreur : la carte n’avait jamais été faite, ils ont dit que ça arrivait et se sont contentés de me la faire en live !

Puis, quand l’année a commencé, j’ai reçu pleeein de mails erronés ou en retard de l’administration. Par exemple, notre prof principal nous a dit qu’on était censés avoir cours le jeudi en début d’aprèm jusqu’en début de soirée, pour finalement nous annoncer qu’il n’y avait pas eu de prof attribué pour ce cours… Nous étions restés pour rien cette après midi-là, quand on aurait pu rentrer chez nous ! Une embrouille, j’vous jure…

Puis est arrivé le confinement, EL CHAOS.

Trois podcasts de trois heures de cours en une journée

Car ouiii, avec la période du confinement qui s’est abattue sur nous depuis un certain 17 mars 2020 : – SPOILER ALERT – ça ne s’est pas miraculeusement arrangé, loin s’en faut !

Une des conséquences du confinement dans les universités c’est aussi la précarité, qui a radicalement augmenté. Nombreux sont les étudiants qui ont très peu pour continuer à vivre, à l’image de Kazi Mabut, confiné avec des cafards et 120 euros par mois.

Nous, étudiants, recevons les devoirs à minuit parfois et c’est source de stress. Parfois une telle quantité de travail que même Cyrano de Bergerac se retournerait dans sa tombe pour dire cette fois : « C’est un peu trop jeune homme ! » J’ai reçu par exemple dans la même journée trois podcasts de trois heures de cours (CHACUN !!!). Même si on avait trois heures de ce cours toutes les semaines en classe, c’était plus interactif, donc plus vivace et plus sympa à suivre ! Là, je me contente juste d’écouter la voix de mon prof (qui est bizarrement plus monotone que de coutume).

D’autre part, nos profs nous donnent clairement plus de taff qu’hors confinement, c’est abusé ! J’en ai une par exemple qui a décidé de nous faire faire des fiches de lecture toutes les semaines, et pas solo, non, ça serait moins marrant… Mais par groupe de sept !!! Donc c’est génial parce qu’en plus de créer un véritable boxon au sein de la camaraderie (qui taffe sur quoi ? Quand ? Lui taffe pas…), on y a le droit toutes les semaines ! L’extase.

Sans compter les désistements des profs sur les plateformes Zoom, Glowbl… C’est arrivé deux fois, le matin (donc là tu te rends compte qu’on t’a réveillé pour R). Pour qu’après la prof t’envoie un mail, non pour s’excuser, mais pour rajouter du TAFF.

Là, à la fac, je m’emmêle plus que les pinceaux !!

Bref, un bric-à-brac ? C’en est bien un oui, et un vrai ! Parce que finalement, qu’apporte comme conséquences tout cela ? Du stress (ça on l’avait compris), mais aussi des répercussions sur l’après, à savoir les inscriptions en master.

Marion passe son concours de médecine cette année. Le confinement affecte la qualité de son travail et son mental, mais il lui permet aussi une remise en question qui confirme ses projets.

Aurons-nous nos diplômes ? Je ne me sens pas vraiment prête pour mes partiels. Bien que la date des examens ai été décalée, avec tous les devoirs qu’on a, j’ai du mal à réviser. Et aurais-je le temps de finaliser mes dossiers d’inscription ? Les autres facs et écoles auxquelles je postule ont modifié leurs modalités de candidature. Faute de pouvoir se réunir en groupe, il n’y a plus de concours organisés ; certaines demandent alors des dossiers plus fournis avec des books en compensation. D’autres organisent des concours à distance. Mais combiner les candidatures en masters et les projets en groupe pour la L3, ça m’emmêle plus que les pinceaux !! Ça m’empêche de me consacrer à la préparation de mes dossiers. 

Donc ceci est un coup de gueule : à tous les étudiants victimes des profs et d’une scolarité défectueuse, levez-vous etttt : « Si toi aussi tu détestes ta fac, tapes dans tes mains ! »

 

Diane, 20 ans, étudiante, Vélizy

Crédit photo Pexels // CC Andrea Piacquadio

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