Bilel B. 17/10/2019

Premier job : comment j’ai claqué mon premier salaire !

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En bossant dans la vente, j'ai découvert le monde du travail. J'ai pu me payer mes vacances. Je me sentais libre et adulte.

Cet été je voulais « tout casser », profiter pendant mes vacances en Tunisie pour bien fêter mon bac. J’ai donc pris l’initiative de travailler pour la première fois de ma vie car l’argent de mes parents ne suffisait pas. Le pote de mon père a accepté de m’employer dans sa boutique de vêtements à Clignancourt. C’était vraiment un autre monde qui m’a fait comprendre que les études étaient obligatoires pour avoir un bon avenir.

Le travail de vendeur, ça m’a vite fatigué. Tous les matins, je me levais à 8h00 et je me tapais un chemin d’une heure pour vendre des baskets pendant que mes potes eux étaient tranquilles pénards. Je faisais la caisse, le rôle le plus facile du magasin, mais pas pour moi. Les clients me mettaient la pression en demandant une réduction sur tout et n’importe quoi, alors que c’était pas du tout mon rôle. Je répétais tous les jours comme un robot : « Faut voir avec le patron. »

Chaque été, de nombreux jeunes cherchent des petits boulots pour payer leurs vacances. Serveurs, vendeurs, chasseurs, cueilleurs : de nombreux secteurs recrutent, renseignes-toi sur l’Etudiant et trouve un job saisonnier !

Le lycée commençait bizarrement à me manquer : les délires avec les potes, les siestes du matin dans les cours d’histoire. Ici, si tu as une minute d’inattention, t’es mort. Tu es vite débordé et tu finis par faire n’importe quoi. Pour me réconforter, je pensais à la jolie somme de 500 euros que j’allais gagner à la fin de ces trois semaines et aux vacances de folie que j’allais passer.

Je pouvais dépenser sans compter !

Quand j’ai empoché l’argent, je suis parti à Djerba en Tunisie. Avec mes potes on a loué une voiture. Tous les jours on allait à la plage, j’ai pu faire du jet ski, du parachute, de la plongée. Là-bas, ce n’est pas cher alors j’en ai bien profité. Le soir, on sortait en boîte, j’me mettais bien. J’me privais pas pour payer des verres à mes potes. Je claquais entre 100 et 120 dinars par jour. En euros ça fait pitié c’est genre 30 ou 40 euros…

Mais cet argent, j’me disais que j’avais souffert pour l’avoir, du coup je pouvais le dépenser sans compter. C’était la première fois que je me sentais libre et adulte. J’étais dans la peau des travailleurs qui touchent leur chèque à la fin du mois, sauf que moi c’était que pour un mois. J’étais bien décidé à rentrer et à réussir mes années de fac.

Toute la journée au lycée et le soir au boulot. Sabri a dû travailler pour subvenir à ses besoins, l’année du bac ! Et c’était chaud.

Ces trois semaines passées à vendre des trucs m’ont fait aussi comprendre que je ne voulais pas trimer pour gagner 1000 balles par mois. Et juste avec un bac, on ne peut pas aller bien loin. Je pense qu’il faut minimum un bac + 5 pour avoir un bon poste. Et moi je ne veux pas terminer ma vie dans une boutique de deux mètres carrés à vendre des vêtements. D’abord parce que ce n’est pas intéressant et très répétitif mais aussi parce que ça gagne pas assez.

Plus tard, je me vois plus au sein d’une grande entreprise comme Microsoft ou Apple à gérer leur compte et péter le million. On dit que l’argent ne fait pas le bonheur mais moi j’suis sûr que ça fera le mien.

 

Bilel, 18 ans, étudiant, Gennevilliers

Crédit photo Unsplash // CC Glodi Miessi

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