Bibiche O. 08/04/2018

Ma mère protestante n’accepte pas que j’ai une vie sexuelle

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À 17 ans, Olivia a eu sa première relation sexuelle. Une bonne expérience pour elle. Sa mère ne l'a pas entendu de cette oreille.

Il y a un an, j’ai fréquenté quelqu’un. On avait une relation assez bizarre mais je l’aimais beaucoup. Je l’aimais tellement que j’ai fini par perdre ma virginité avec lui… Un jour,  je me sentais prête. J’en avais envie. Bien sûr, j’étais extrêmement stressée, je me disais : « Est-ce que je vais avoir mal ?! », « Qu’est ce que je dois faire ?! ». J’avoue, ça m’inquiétait. Mais il m’a mise à l’aise et m’a rassurée, ce qui m’a aidée à me détendre et à me laisser aller. Je ne l’avais dit qu’à mes amis. Le côté positif, c’est que ça m’a fait prendre en maturité, ça m’a fait grandir. Mais le côté négatif, c’est que ça m’a posé des problèmes familiaux.

Je ne voulais surtout pas en parler à ma mère. Depuis que ma sœur aînée est tombée enceinte à 15 ans et a donné naissance à son fils, elle est à fleur de peau sur ce sujet. C’est un vrai tabou. Ma mère est chrétienne pratiquante. Moi, je ne pratique pas. Pour moi, coucher avant le mariage, ce n’est pas un souci tant que tu sais ce que tu fais bien sûr. Le mot « petit ami » est aussi tabou chez moi et le pire pour ma mère, c’est de se donner à un homme avant le mariage. Alors que c’est une chose qui n’a jamais été respectée par ma sœur, ni par ma mère ! Elle, elle a eu son premier enfant à 21 ans et elle n’était pas mariée, puis elle m’a eue, alors qu’elle n’était toujours pas mariée.

La peur d’être jugée

Je ne voulais vraiment rien lui dire car je savais qu’elle me jugerait. Malheureusement, elle a fini par le savoir en fouillant dans mes affaires en découvrant, selon elle, des médicaments qu’on ne donne pas aux  « vierges ». Alors que rien à voir ! Depuis qu’elle l’a appris, ma vie n’est plus la même. Pendant une période elle ne m’a pas parlé. Quand je lui demandais d’aller dormir chez une amie, elle ne me croyait pas, elle me faisait même des sous-entendus du genre : « T’es sûr que tu vas dormir chez ELLE ?! C’est pas pour sortir la nuit et aller voir des garçons ?! » ou « Je suis sûre que tu mens et que tu vas faire autre chose ». Elle n’osait pas le dire mais ça voulait dire « coucher à gauche à droite ». Bien entendu, elle ne me laissait finalement pas sortir.

Au début, je me suis éloignée de mon copain, je n’osais plus le voir. Puis, j’ai décidé de ne pas me priver et on a continué !

J’ai beau faire comprendre à ma mère que la chose est déjà passée, elle s’attarde toujours dessus, ce qui cause d’incroyables disputes. Je trouve ça injuste qu’elle me reproche des choses qu’elle-même n’a pas respectées.

Olivia M., 18 ans, Le Bourget

Crédit GIF Giphy // Dan Aykroyd

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1 réaction

  1. Et oui, la religion exprime souvent, sinon toujours, une grande frustration morale chez ses adeptes fervents.

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