Lorenzo C. 06/04/2018

Dans mon HLM, c’est le zoo !

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Depuis le départ de mon frère, j'ai enfin une chambre pour moi tout seul. Enfin presque : le problème, c’est que je cohabite avec les bestioles qui pullulent dans mon appartement.

J’habite chez mes parents dans un HLM assez récent. La façade de mon immeuble est donc plutôt mignonne de l’extérieur. Mais à l’intérieur, ce n’est pas la même limonade… Mon appart’ n’est pas très grand mais j’ai la chance d’avoir un logement (je vis) et de posséder une chambre à moi tout seul depuis le départ définitif de mon grand frère de la maison.

Je n’y connais pourtant pas la solitude. À chaque saison son lot de surprises. Actuellement, c’est l’hiver et, comme tous les ans, les mites s’invitent dans toute la baraque. Nous ne savons pas d’où elles sortent, alors nous disposons des pièges partout pour nous en débarrasser. Pareil pour les mouches : de nombreux rubans collants attendent avec impatience d’être accrochés au lustre en cas d’invasion. En été, ce sont les cousins qui me rendent visite. Pas d’inquiétude, j’ai toujours de l’insecticide à portée de main. Je n’hésite pas à l’écouler pour pouvoir passer une nuit paisible mais, parfois, je ne retrouve pas les cadavres…

Plus jeune, à force de voir des araignées tisser leurs toiles dans ma chambre, j’étais arachnophobe. J’ai appris à vaincre cette phobie, après d’innombrables meurtres. Le jour où j’ai commencé à retrouver de petits asticots gesticulant dans ma moquette, j’ai commencé à me poser de réelles questions… J’ai même été plusieurs fois confronté à des chenilles.

Je me suis mis à nettoyer pour endiguer l’invasion. Malgré une chambre nickel, tous ces personnages continuent à me rendre visite… J’ai fini par me faire une raison : j’étais contraint de partager mon logis avec ces créatures. Depuis, la cohabitation se passe bien.

Et ce n’est pas que dans ma chambre ! Un soir, mes parents étaient absents. J’en ai profité pour inviter deux potes. Vers minuit, alors que nous étions tous les trois assis dans le canapé, à écouter du gros son, j’ai aperçu une tâche sombre traverser la pièce. Intrigué, j’ai demandé à mes potes s’ils avaient vu quelque chose. Mais non. Je me suis dit qu’il était temps de stopper définitivement la consommation de substances illicites pour la soirée. Tout à coup, un de mes potes a crié : « HEY LES GARS Y’A UNE SOURIS ! ».

La maline a détalé comme une flèche et s’est engouffrée derrière la grande argenterie du salon. Mes deux potes m’ont alors interpellé sans me laisser le temps de reprendre mes esprits. L’un m’a demandé l’insecticide. L’autre est allé chercher la paire de bâtons de marche de mes parents avec l’espoir de pouvoir embrocher cette visiteuse. Nous nous sommes mis à sa poursuite. Elle venait de se hisser sous l’évier. Sûrement son seul moyen d’accès, grâce aux canalisations. J’habite au cinquième. Mon pote a vidé le reste de l’insecticide en espérant qu’elle ressorte. Sans succès.

Puis, ma voisine antillaise du quatrième est venue se plaindre du boucan. Elle a elle-même refermé la porte de chez moi tant la situation l’angoissait. Mes potes sont rentrés chez eux, me laissant seul. Pas serein, je me suis mis à disposer des serviettes sous les portes afin que la souris ne me suive pas jusque dans mon lit.

Depuis ce jour, aucun événement similaire à celui-ci n’a été recensé chez moi. Ces envahisseurs-là semblent bel et bien avoir compris que cette demeure est la mienne et pas la leur ! Mais, chez moi, c’est quand même le zoo.

 

Lorenzo, 22 ans, étudiant

Crédit photo Flickr // CC Guilhem Vellut

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