Thibault M. 30/07/2019

Les guerres de quartiers, c’est aussi sur les terrains de foot

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Quand le club de Thibault affronte d'autres villes, sur le terrain, ça chauffe vite. Au point de lui avoir fait lâcher sa passion. Aujourd'hui, il ne supporte plus ce jeu... dangereux.

Depuis tout petit, j’adore le foot. J’ai la tête plongé dedans depuis mes 5 ans. Il y a encore peu de temps, je passais la moitié de la semaine aux entraînements et mes week-ends sur les terrains. J’adorais ça. Malheureusement, au fils des années, plus l’importance des matchs augmentait plus les mentalités se dégradaient et les problèmes de quartier se retrouvaient sur les terrains.

Les quartiers qui ne s’entendaient pas avec des quartiers d’autres villes reconnaissaient les adversaires sur le terrain ce qui rendait la tournure des matchs moins intéressante. J’ai vite compris le scénario :  le match commençait bien, mais dès qu’une équipe encaissait un but, les esprits s’échauffaient, les cartons défilaient, au point de limite en arriver aux mains en fin de match. Je me rappelle un match Rosny-Limay au cours duquel les joueurs essayaient de se mettre des tacles violents et de faire des fautes méchantes pour blesser volontairement l’adversaire, car les deux équipes étaient comme deux quartiers adverses.

Dégoûté, j’ai peu à peu arrêté de jouer

Moi qui jouais par passion pour le sport et le but d’accomplir mes objectifs, j’ai été déçu. Je n’étais pas le seul à constater ça ! Mon père qui lui aussi pratiquait le foot depuis tout petit, m’avait déjà signalé ça. Il me racontait qu’à son époque, c’était le talent qui faisait l’équipe et que tout le monde se connaissait donc s’entendait bien et cela faisait monter en puissance une équipe.

J’ai fini par aller à un entraînement sur deux, voire plus du tout, et j’étais arrivé à un point ou je m’inventais des excuses pour ne plus aller aux matchs les dimanches. Pourtant j’avais un rôle important, j’étais un attaquant titulaire indiscutable. J’ai arrêté de jouer au foot parce que je ne retrouvais plus cet amour et cette passion du foot et du terrain. Et, malheureusement, je ne l’ai jamais retrouvé.

Bagarres, violence, coups de feu… Dans son quartier, Jean-Mouloud est habitué. Un jour, il a lui-même failli se faire planter. Pas étonnant que ça se sente aussi sur les terrains de foot !

Pour compenser cela, j’ai fini par jouer plus longtemps chaque jour aux jeux vidéo et à passer beaucoup plus de temps le week-end avec ma petite amie. Si je veux retrouver le foot d’avant, il faut que la vie privée des autres reste en dehors des terrains de foot et juste jouer pour la passion, sans rivalités extérieures.

Thibault, 18 ans, lycéen, Yvelines

Crédit photo Unsplash // CC Jannes Glas

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