Moussa K. 30/04/2018

Violences policières sur mon frère : les réseaux ont fait leur boulot !

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En pleine affaire Théo, mon frère s'est fait agressé par des policiers. Les photos de son visage tuméfié ont tourné. Mais pas toujours de la bonne manière.

L’année dernière, mon grand frère a été mêlé à une histoire de bavure policière. Il a été agressé et son visage a été défiguré par plusieurs policiers en bas de chez nous à Aulnay-sous-Bois. Pour avoir des preuves, il a fait des photos de son visage. Et ces photos, il les a envoyées à quelques proches à lui, à ses amis, à moi, à sa famille quoi.

Elles ont fuité sur les réseaux. Instagram, Facebook, Twitter. Au début, c’était positif. C’était pour dénoncer l’acte parce que c’était grave : il était gonflé de partout, il avait des cicatrices. C’est grâce à ces photos et aux réseaux que, quelques temps après, l’histoire a explosé médiatiquement.

Détournements racistes… et non-lieu

Puis, y’a des gens mal intentionnés qui l’ont détournée. C’était en même temps que l’affaire Théo, les gens ont confondu mon frère avec lui et ça a vite pris de l’ampleur. Il y a des comptes Twitter parodiques qui ont été faits avec ces photos. Par exemple, y’avait un compte Twitter où ils ont mis sa tête et ils rigolaient sur l’acte alors que c’était pas drôle ! Des tweets genre « j’ai mal au cul ». Ou « jeune noir sauvage », pour se foutre de sa gueule, des comptes racistes quoi !

Lui, il s’en foutait, mais moi, je l’ai vraiment mal pris, surtout pour mes parents que ça a beaucoup blessés. Du coup, on a cherché à faire supprimer ces comptes. On a retrouvé et demandé aux personnes concernées et elles ont refusé. On n’a rien pu faire. L’affaire est retombée, le jugement a eu lieu, sans suite, et les policiers ont repris du service.

J’utilise les réseaux sociaux, je trouve ça utile. Ça fait voir la gravité des violences policières. Mais en fait, ça m’a fait comprendre que les infos pouvaient facilement être modifiées. Les réseaux ont fait exploser l’histoire, mais ça peut être vicieux quand même…

 

Moussa, 18 ans, étudiant, Aulnay-Sous-Bois

Crédit photo Adobe Stock // © Steinar

Logos Flickr // CC Jurgen Appelo

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